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CSV-LSAP : Le poids des années

Chaque défaite électorale entraîne un besoin de renouveau. Renouveau du programme politique, mais surtout renouveau des troupes. Il est cependant clair que cette fuite en avant ne porte pas toujours ses fruits. Le CSV et le LSAP – les «anciennes gloires» du monde politique au Grand-Duché – s’apprêtent néanmoins à se doter de nouvelles têtes, appelées à remettre leur navire à flot.
Le poids des années pèse cependant sur les deux formations politiques. Malgré une dégringolade continue lors des derniers scrutins, le LSAP réussit encore et toujours à s’accrocher au pouvoir. Depuis 1945, les socialistes ne se sont retrouvés sur les bancs de l’opposition qu’à cinq reprises. Le dernier gouvernement sans le LSAP date de la législature 1999-2004. Le prix du pouvoir reste cependant cher à payer avec une érosion continue de la base électorale.
Dans une semaine, un nouveau président sera appelé à redresser la barre. Le député Franz Fayot, élu pour la première fois en 2013, est pressenti pour succéder à Claude Haagen. Si au gouvernement deux nouveaux visages représentent le camp socialiste, le groupe parlementaire n’en compte qu’un. Les neuf autres députés siègent au moins depuis une législature avec comme plus anciens élus Alex Bodry (élu une première fois en 1984), Mars Di Bartolomeo (1989) et
Lydia Mutsch (1989).
Au CSV, qui avait tellement espéré le changement en 2018, le club des seniors peine lui aussi à lâcher du lest. Au moins, un plus jeune président (Frank Engel ou Serge Wilmes) aura à partir du 26 janvier la lourde tâche de mieux gérer une deuxième cure d’opposition d’affilée. À la Chambre, Martine Hansen a déjà pris le relais de Claude Wiseler. Malgré ce renouveau réclamé haut et fort, ce sont ici aussi les plus anciens qui gardent la cote avec au moins 16 députés sur 21 qui portent encore le sigle de Jean-Claude Juncker. Seuls deux nouveaux visages complètent depuis octobre les rangs du CSV au Parlement. Dans un paysage politique de plus en plus fractionné, ces avancées timides risquent d’être insuffisantes pour sauver les meubles.

David Marques