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Editorial – Un lourd héritage

Même si elles semblent déjà lointaines, les attaques terroristes du 11-Septembre perpétrées aux États-Unis restent présentes dans tous les esprits. Une des conséquences directes de cette attaque fût la déclaration de guerre au terrorisme lancée par le président américain d’antan Georges W. Bush. La première cible de l’alliance contre le terrorisme était l’Afghanistan, terre étant considérée comme le berceau des terroristes visant les pays occidentaux.

Comme cela a été le cas à de nombreuses reprises par le passé, la vision américaine reste cependant empreinte d’unilatéralisme. Combattre par sa force de frappe ceux qui menacent le «monde libre» reste le remède le plus souvent prescrit par les présidents américains.

La seule force de frappe ne suffit cependant pas à résoudre des conflits bien plus complexes qu’ils ne sont présentés par les responsables politiques. Treize ans après avoir envahi l’Afghanistan, l’OTAN a mis fin à sa mission dans un pays qui reste très fragile. Chassés du pouvoir, les talibans ne semblent qu’attendre le départ des troupes alliées pour revenir en force. Près de 3 485 soldats morts n’auront donc pas suffi pour offrir un avenir stable aux Afghans. Les défis sont nombreux et la perspective reste pour l’instant assez sombre.

Et qu’en est-il de la lutte contre le terrorisme? Le cerveau des attentats du 11-Septembre, Oussama ben Laden, a bien été retrouvé et abattu en 2011. La menace du terrorisme n’a pas disparu pour autant. Bien au contraire. La situation instable dans le nord de l’Irak, autre pays envahi par les États-Unis, couplée à la guerre civile en Syrie, pays où l’Occident hésite toujours fortement à intervenir, a donné naissance au mouvement terroriste de l’État islamique. Ce nouveau «cancer» que le président américain, Barack Obama, souhaite «éradiquer» au plus vite fait partie du lourd héritage constitué par les interventions militaires trop peu équilibrées. Un peu plus de clairvoyance, avec une aide plus orientée vers les populations en détresse et non vers les intérêts économiques et stratégiques, est plus que jamais nécessaire.
De notre journaliste David Marques