Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La viticulture est un éternel recommencement, mais il n’y a pas une année qui ressemble à une autre ! Voilà ce qu’il faut attendre de ce nouveau millésime.
Du vin à foison
Le fruit des grosses vendanges de l’année dernière va se retrouver sur le marché. Pour les vignerons qui ont vu leurs stocks fondre à cause de deux millésimes aux rendements très faibles en 2016 et 2017 (à cause du mildiou, puis du gel), c’est une aubaine. Il leur reste maintenant à trouver de nouveaux débouchés pour ces cuvées du nouveau millésime.
Pour les plus grosses maisons, dont la coopérative Vinsmoselle, ce sera peut-être l’occasion de toucher de nouveaux marchés grâce à des volumes disponibles plus importants. Mais il s’agira aussi d’être malin, car le risque de voir les prix baisser devant cette offre inhabituelle n’est pas complètement exclu non plus.
Renouer les liens avec le ministre
Si les élections législatives d’octobre dernier ont permis à la coalition Gambia de repartir pour cinq nouvelles années, les vignerons ont toutefois changé de ministre. Le libéral Fernand Etgen se retrouve sur le perchoir de la Chambre et c’est le socialiste wiltzois Romain Schneider qui a récupéré le ministère de l’Agriculture et de la Viticulture.
Un fauteuil qu’il connaît pour l’avoir occupé avant Fernand Etgen, entre 2009 et 2013. Globalement, les vignerons voient d’un bon œil le retour d’un homme en qui ils ont une certaine confiance. Ils louent sa qualité d’écoute et sa capacité à comprendre les dossiers qui les tracassent. Une gageure, car la Moselle n’est pas vraiment une terre rouge!
La fin annoncée du glyphosate
Le Luxembourg n’utilise plus d’insecticide et bientôt plus de glyphosate? Tous les vignerons ne sont pas convaincus par le bien-fondé d’une interdiction du biocide mis sur le marché par Monsanto. Or l’accord de gouvernement prévoit de le mettre au ban d’ici fin 2020.
Toutefois, tous les professionnels font l’effort de réduire les quantités d’herbicides qu’ils utilisent. Même les sceptiques achètent les onéreuses machines qui permettent de se passer du glyphosate. Sans doute que cette petite révolution posera davantage de problème aux petits vignerons qui vendent leurs raisins à la coopérative ou aux négociants. Pour eux, la transition sera certainement compliquée.
25% de bio, qui y croit ?
Le gouvernement compte soutenir la filière bio pour qu’elle atteigne 25% d’ici 2025. En ce qui concerne la viticulture, l’objectif semble assez irréaliste. Bien que les vignerons fassent les véritables efforts dont il est question ci-dessus, ils sont très peu à être certifiés en bio et, semble-t-il, à vouloir franchir le pas. En tout, les vignes conduites en bio représentent autour de 4% du vignoble.
Des signes encourageants existent pourtant : les domaines Vinsmoselle travaillent désormais plusieurs vignes certifiées, des domaines effectuent des tests (le pinot blanc de Mathes, par exemple) et un domaine a commencé officiellement sa conversion l’an dernier (Schmit-Fohl, à Ahn). Mais la route est longue pour atteindre ces fameux 25%, d’autant que l’Union européenne a restreint fin novembre les quantités de cuivre autorisées en bio de 6 à 4 kilos par hectare. Ce qui ne ressemble pas à un signal positif, le cuivre étant leur seule arme contre le mildiou…
Un nouveau remembrement
Voilà un sujet qui agite beaucoup Wintrange depuis quelques semaines. Il a été décidé qu’un remembrement serait mené sur le Felsberg, le splendide terroir qui domine le village. Les vignerons qui travaillent les vignes situées au cœur du lieu-dit ont bon espoir de voir le projet ne concerner que les zones périphériques. Mais les tenants et aboutissants d’une telle procédure sont d’une grande complexité et les discussions ne font que commencer.
Le centenaire de Saint-Martin
Fêter son centenaire, ce n’est pas rien ! Les Caves Saint-Martin, le seul domaine à disposer d’une cave entièrement creusée dans la roche, détiennent cet honneur cette année. La maison de Remich prépare les célébrations !
De notre collaborateur Erwan Nonet
