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Un îlot de stabilité

L’année 2019 sera encore une fois marquée par l’incertitude et l’instabilité. Chez nos voisins français, la lune de miel entre le président Emmanuel Macron et ses concitoyens semble bien loin. Le mouvement des gilets jaunes a fait vaciller l’exécutif et la majorité de la République en marche à l’Assemblée nationale. Malgré les annonces du chef de l’État, les gilets jaunes continuent de se mobiliser et réclament toujours plus de justice fiscale et une amélioration de leur pouvoir d’achat en plus de la mise en place de référendum pour pouvoir s’exprimer au-delà des rendez-vous électoraux. Certes, le week-end dernier, ils n’étaient que quelques dizaines de milliers dans les rues de France à protester contre Emmanuel Macron. Mais la mobilisation risque de reprendre de plus belle après les fêtes !

Chez nos voisins allemands aussi, la chancelière Angela Merkel a dû affronter une fronde populaire, cette fois-ci aux relents extrémistes, du côté de Chemnitz. Ajoutez à cela des revers électoraux et voilà Angela Merkel fragilisée dans son propre parti et devant faire des concessions pour que sa fragile coalition CDU/CSU-SPD ne vole pas en éclats après moins d’un an de travail. Angela Merkel a déjà annoncé que ce sera son dernier mandat de chancelière avant un retrait de la vie politique allemande. Mais elle devra encore faire face à quelques tempêtes l’année prochaine, soyons-en sûrs. Espérons qu’elle tienne bien la barre !

En Belgique, le gouvernement du Premier ministre Charles Michel n’est plus. La N-VA vient de se retirer de la fragile coalition à cause du pacte sur l’immigration. Le parti flamand a profité de l’occasion pour marquer son refus de ce texte… et se positionner vis-à-vis de son électorat à l’occasion des législatives qui devaient de toute façon avoir lieu en mai. C’est ce qu’on appelle un joli calcul politique.

Brexit, populisme en Italie, problème catalan en Espagne, pays d’Europe de l’Est jouant avec les règles européennes… Au milieu de tout cela, le Grand-Duché est un îlot de stabilité. Mais ne rêvons pas : les convulsions chez nos voisins auront assurément des conséquences chez nous.

Laurent Duraisin