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Gare à ne pas se brûler les ailes

Le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, s’est expliqué jeudi devant les députés réunis au sein de la commission des Affaires économiques concernant l’«affaire» Planetary Resources, Inc. L’État luxembourgeois avait investi dans cette société à travers la Société nationale de crédit et d’investissement. L’objectif : poursuivre la mise en place de la stratégie grand-ducale ayant pour but d’exploiter les ressources présentes dans les astéroïdes. Un travail de longue haleine qui nécessite des entreprises alliées.
Mais la start-up Planetary Resources avait connu des difficultés et l’État luxembourgeois avait retiré ses billes. Douze millions d’euros avaient été perdus. Selon le compte rendu de cette réunion à la Chambre des députés, le ministre «a reconnu sa responsabilité dans la perte de 12 millions d’euros devant les députés en soulignant que le risque d’investir dans une start-up était connu depuis le début». Mais ce n’est pas pour cela que le Grand-Duché ne poursuivra pas sa stratégie pour investir dans des secteurs innovants comme celui de l’espace et de l’exploitation de ses ressources, a-t-il précisé. Du côté des députés de l’opposition, les critiques concernant le manque de prudence du ministre sont restées présentes comme depuis le début de l’«affaire».
Malheureusement, ce type d’incident de parcours, parfois coûteux, risque de se renouveler. Appuyer des entreprises novatrices ne sera jamais sans risque. L’appui de nouvelles start-up a fait la fortune de nombreux business angels et autres investisseurs. Certaines de ces nouvelles entreprises entrant en résonance avec le concept de troisième révolution industrielle peuvent rapporter énormément… Mais d’autres peuvent mourir avant même d’éclore. Ceux qui ont réussi à transformer un petit investissement en gros pactole savent qu’ils ont dû parfois voir une partie de leur mise de départ disparaître en fumée lorsque certaines des nombreuses start-up qu’ils ont financées se sont brûlé les ailes. Il n’y a rien de mal à ça quand l’argent utilisé est «privé». C’est bien autre chose quand il est «public»…

Laurent Duraisin