Charlotte Gainsbourg sera, le 17 décembre à 20h, à l’Arsenal de Metz. La fille de Serge et de Jane Birkin poursuit avec le public cette aventure intimiste et sensible commencée il y a un an, avec la sortie de son dernier album Rest.
Comment réussit-on à passer d’un album aussi intimiste et sensible que Rest à la scène ?
Charlotte Gainsbourg : La grande question n’était pas forcément de savoir si c’était possible mais si ça allait être pénible et douloureux. Et cela ne l’a pas été ! J’ai un tel plaisir à prolonger l’histoire de cet album. Les moments qui risquaient d’être émouvants sont portés par la musique de SebastiAn. C’est elle qui donne de la distance.
Chanter ces duos sans mon père me touche beaucoup
Quels sont les titres auxquels le public réagit ?
Les réactions sont immédiates aux singles. On sent le public enthousiaste. Mais c’est surtout Deadly Valentine qui ressort du reste. C’est un titre un peu délirant musicalement.
Sur scène, vous reprenez, pour la première fois,Lemon Incest et Charlotte for ever …
Je ne les avais pas chantées depuis mes 12 ans ! C’était de vieux souvenirs. Comme ce sont des duos, je n’avais pas pensé que je les reprendrais. Les chanter sans mon père me touche beaucoup car il est présent dans ma tête.
Après un an de recul, avez-vous l’impression que cet album, où vous écrivez sur votre père ( Lying with you ) et sur le décès de votre sœur (Kate) a été un exutoire ?
Je n’ai pas recherché cela. C’est un album. Il faut que ça reste ludique. J’ai aimé écrire des textes forts qui correspondaient à un moment de ma vie où je ne pouvais pas parler d’autre chose mais je ne me suis pas sentie mieux après ou libérée.
Vous avez sauté le pas en écrivant pour la première fois en français. Allez-vous continuer ?
J’aimerais que cela continue mais je me mets beaucoup de bâtons dans les roues. C’est souvent – et seulement ? – les premières fois où il se passe quelque chose : mon premier film, le premier single avec mon père, le premier album qu’il m’écrit, le premier album sans Air.J’espère, surtout, qu’il y aura une évidence.
Aussi intimes puissent être vos chansons, l’auditeur ne se sent jamais voyeur…
Depuis ma naissance, j’ai partagé ma vie privée avec tout le monde. Mes parents faisaient des photos dans les magazines. Il y a eu des moments heureux et puis il y a eu la mort de mon père, de ma sœur. Tout le monde savait tout. Les gens ont fait preuve d’une telle gentillesse. Quand je me suis mise à écrire cet album, je ne me suis même pas demandée si je dévoilais quelque chose ! J’ai un plaisir à être impudique. Pour autant, je me sens secrète.