L’Association de soutien aux travailleurs immigrés (Asti) du Luxembourg dénonce un gâchis européen, à propos du « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ». L’Asti regrette que l’UE n’ait pas su parler d’une voix forte lorsque les États-Unis de Trump se sont désengagés. Au niveau national, l’Asti craint que le débat organisé jeudi à la Chambre soit kidnappé par l’ADR et les populistes.
La consultation aura lieu à quatre jours seulement de la Conférence intergouvernementale chargée de l’adopter à Marrakech, « ce qui est regrettable, souligne l’Asti. Un sujet aussi complexe et important, mériterait d’être débattu sur le fond et de manière sereine. » L’Asti craint une tournure démagogique du débat à la Chambre, l’ADR l’ayant mis à l’agenda parlementaire.
Remise en question des valeurs européennes
Mais sur le fond, l’Asti déplore de toutes façons une occasion manquée : L’Union européenne n’a pas joué un rôle moteur dans le processus, se divisant entre La Hongrie, l’Italie, l’Autriche et leurs alliés, et des progressistes trop mous pour reprendre le contrôle. Il ne s’agit pas « d’ouvrir grandes les portes de l’Europe aux ‘hordes’ de pauvres migrants », dénonce l’Asti, en précisant que le Pacte « n’est pas contraignant ». Il s’agit au contraire de gérer « des frontières de manière intégrée, sûre et coordonnée » ainsi que de prendre en compte « les facteurs négatifs et les problèmes structurels qui poussent les personnes à quitter leur pays d’origine ».
Dans son communiqué, l’Asti dénonce cinglante : « C’est cette instrumentalisation qui fait que les 10 et 11 décembre, la communauté internationale va signer un document qui aurait pu être une réelle opportunité vers une coopération renforcée […] mais qui a été tournée en flop, par ceux qui parient sur la division pour mieux régner.» Et insiste avec l’UE : «Pour ce qui est de l’Union Européenne, qui devrait faire preuve d’unité et s’exprimer d’une seule voix à l’appui d’un régime international fondé sur les droits de l’homme, le constat d’échec est lourd et nos valeurs fondamentales remises en question».
Le Quotidien