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Strasbourg : un «Noël secret» prévu pour les locaux!


Des millions de visiteurs sont attendus pour le marché de Noel de Strasbourg. (Photo : AFP)

La 449eédition du marché de Noël de Strasbourg est ouverte. Elle devrait accueillir deux millions de visiteurs venus du monde entier, mais tentera aussi de reconquérir des Strasbourgeois, las des foules et du dispositif sécuritaire.

Vin chaud au blanc d’Alsace, «bredele» et tartes flambées : les marqueurs régionaux ne manqueront pas cette année encore sur les étals des quelque 300 chalets de bois qui participent au succès international du marché de Noël de Strasbourg. Lors de la précédente édition, les hôtels avaient enregistré 110 527 nuitées de touristes étrangers, allemands (16 %), suisses (12 %), belges (12 %) mais aussi américains, italiens, russes, chinois ou japonais.

Une renommée qui a un prix : les foules denses qui déferlent jour après jour dans les rues illuminées de la métropole alsacienne irritent parfois les Strasbourgeois. « Combien de fois ai-je entendu des habitants du cœur de Strasbourg me dire : « Ce marché de Noël, ce n’est plus le nôtre et on est gênés dans notre vie quotidienne ». Je reconnais que cette problématique existe », concède Roland Ries, maire de la ville. « On a dû mal à circuler, il faut slalomer et prier pour ne pas prendre un verre de vin chaud sur ses vêtements », explique Annie Delpire, qui habite depuis 19 ans en centre-ville. « Il y a énormément de monde et quand on sort en famille il faut faire très attention aux enfants », renchérit Anne, grand-mère d’une soixantaine d’années, dont la fenêtre donne sur les chalets du «village finlandais», pays invité cette année. « Sentiment d’oppression », « temps perdu » lors des déplacements, « peur de l’attentat » : les tracas durent un peu plus d’un mois pour ces deux Strasbourgeoises qui n’imaginent toutefois « pas la ville sans son marché ».

Pour rétablir le lien, les organisateurs ont prévu un «Noël secret», à quelques encablures de l’hypercentre, «pensé pour les familles strasbourgeoises» avec de nombreux spectacles et ateliers pour enfants. Ils mettent également l’accent sur le vélo – vélo-taxi, multiplication des emplacements de stationnement… – pour faciliter l’accès au centre-ville.

Une sécurité drastique

Au-delà des festivités, « il n’est pas possible de faire comme si la menace terroriste n’existait pas », souligne Roland Ries. D’où la reconduction du vaste dispositif de sécurité déployé après les attentats de Paris, en 2015, et du marché de Noël à Berlin, en 2016. Des militaires de l’opération Sentinelle patrouilleront en permanence dans les allées du marché et les forces de l’ordre procèderont à des contrôles aléatoires. Plusieurs centaines d’agents – CRS, policiers, vigiles, militaires et démineurs… – sont mobilisés pour l’occasion. Dans le centre piétonnier, les véhicules motorisés seront soumis à des restrictions drastiques de circulation et de stationnement. Des fosses dans les voies du tramway et des blocs de béton doivent parer le danger d’une attaque au véhicule bélier.

Des mesures que Benjamin, serveur dont les affaires seront inspectées quotidiennement à son entrée sur la Grande Île, le cœur historique de la ville, « comprend ». « Ils ont raison de prendre toutes les précautions vu l’époque dans laquelle on vit , philosophe le jeune homme de 26 ans, il faut que la fête soit belle. » Et pour ce faire, les activités ne manqueront pas. Des chœurs de Noël se produiront régulièrement dans les rues et les églises tandis qu’une course de pères Noël à rollers est prévue le 4 décembre. Parcours de crèche, «mange-debout» lumineux, événements nocturnes, boutiques d’artisanat : les organisateurs espèrent une édition « sereine », à la fois « authentique » et «moderne».

Le coup d’envoi des festivités, qui se prolongeront jusqu’au 30 décembre, a été donné vendredi à 17 h 30 par le ténor Vincent Niclo et les chanteuses Jeane Manson et Julie Zenatti avec l’illumination du sapin, de la cathédrale et du «Christkindelsmärik» (marché de l’enfant Jésus). Environ 250 millions d’euros de retombées économiques sont attendues, pour un budget de 2,5 à 3 millions. Un million d’euros sera consacré à la sécurité, contre 300 000 euros avant les attentats de 2015.

LQ / AFP