Le premier budget portant la patte de la majorité emmenée par le bourgmestre chrétien-social Georges Mischo a été présenté mercredi matin aux élus eschois.
Le collège échevinal ne lésine pas sur les moyens et par conséquent sur la dépense pour y parvenir. L’échéance 2022 approche et sera juge des travaux accomplis. «Esch-sur-Alzette avance», a lancé Georges Mischo mercredi matin, lors d’une séance du conseil communal, avant de présenter les chiffres du budget pour l’année 2019 qualifié d’ambitieux : «De nombreux projets vont être lancés et nous en poursuivons d’autres.» Le bourgmestre a fait le compte des nouveaux projets, il y en a 100 aux envergures différentes au total.
Si les projets sont bien réels, le budget, lui, est prévisionnel. Sont prévues en 2019 des recettes et des dépenses ordinaires de 193,3 millions d’euros et de 161,4 millions, soit un excédent présumé de 32 millions d’euros. Ajouté à l’excédent total du budget ordinaire rectifié de 2018, on obtient la somme de 98,7 millions d’euros. Le budget extraordinaire prévoit un déficit de 93,7 millions d’euros. «Nous allons engranger 21,3 millions d’euros et en dépenser 115 pour nos citoyens», note le bourgmestre. Ce déficit sera couvert par les 98,7 millions d’euros d’excédent du budget ordinaire. L’exercice budgétaire de 2019 devrait donc se clôturer avec un crédit de 4,97 millions d’euros. «Cela va nous permettre, comme l’an passé, de ne pas contracter d’emprunt», assure Georges Mischo. Pas d’emprunt, mais une dette prévue de 45,3 millions.
Ces chiffres seront commentés dans une prochaine séance du conseil communal par les groupes politiques en présence à l’hôtel de ville. Mercredi matin, la parole était uniquement à Georges Mischo. Le bourgmestre a détaillé et justifié les dépenses. «En comparant les budgets ordinaires de 2018 et de 2019, on peut constater une augmentation de 11 millions d’euros; 6,7 millions sont destinés aux frais du personnel», explique-t-il. 61 nouveaux postes ont été créés. À Esch-sur-Alzette, pas de sous-traitance, mais la volonté de poursuivre sur cette voie. «Nous avons adapté et orienté notre politique de ressources humaines aux besoins d’une commune innovante du XXIe siècle, souligne le bourgmestre. Nous avons pris le temps de discuter avec les différents services pour procéder à des adaptations des méthodes de travail quotidiennes.» La coalition CSV, déi gréng et DP optimise et valorise le travail.
Préparatifs pour 2022
Ce budget permet à la nouvelle majorité au pouvoir à Esch-sur-Alzette de préciser ses priorités pour 2019, sans faire abstraction des «cadeaux empoisonnés» du budget électoral de 2017, selon le bourgmestre. Il s’agit de projets qui ont soit dû être abandonnés ou dont les budgets ont été fortement réduits. Le bourgmestre n’omet pas la petite pique de rigueur à l’opposition ou à la majorité précédente.
De nombreux projets concernent la voirie, les canalisations ou des travaux publics. Quelque 3,5 millions d’euros vont, par exemple, être investis dans la réalisation d’un château d’eau au Gaalgebierg et 897 000 euros dans la pose de nouvelles canalisations d’eau dans certaines rues de la ville. D’autres projets concernent la construction et le bâtiment. Un budget de 1,3 million d’euros est alloué à la construction d’une Fixerstuff dans la rue de Luxembourg, avec salle de shoot et centre d’orientation. La fin des travaux est attendue pour juin de l’année prochaine. Des bâtiments vont être rénovés ou transformés pour accueillir de nouvelles infrastructures sociales, comme des logements (10,3 millions d’euros sont prévus à cet effet), un centre d’informations pour les seniors ou la maison des jeunes.
C’est dans la culture, l’enseignement et l’urbanisme que la nouvelle majorité noire-verte-bleue va investir. Ainsi, de belles sommes vont servir à rénover les infrastructures culturelles de la ville en prévision de 2022, année européenne de la culture. Musée national de la Résistance, maison Mousset, théâtre ou encore conservatoire, toutes vont y avoir droit. Mais la plus grosse part du budget (2 millions d’euros) revient à la Bridderhaus, qui, de premier hôpital eschois au XIXe siècle à l’abandon, va revivre en tant que résidence d’artistes. «Ces investissements montrent que le collège échevinal et la majorité soutiennent ce grand challenge» qu’est l’accueil de cet évènement culturel, a estimé le bourgmestre.
La jeunesse n’est pas en reste
Une ville tournée vers l’avenir est une ville qui investit pour sa jeunesse. Au budget figurent 4,7 millions d’euros destinés à l’enseignement et à l’accompagnement des enfants. La majorité prévoit de créer à court terme 750 places dans des écoles et 880 dans les maisons relais : «862 enfants figurent sur la liste d’attente», précise Georges Mischo. Des places supplémentaires vont s’ajouter avec le projet nommé «Lentille rouge» (400) ainsi qu’avec celui de la friche ARES à Esch-Schifflange (400).
Des investissements vont également être réalisés en matière d’infrastructures sportives : 4,5 millions d’euros serviront à la création et à la rénovation de salles de sport, 810 000 euros iront à la rénovation de la piscine Les Bains du Parc et une dizaine de terrains multisports sortiront de terre prochainement dans les différents quartiers.
Les projets d’urbanisme sont aussi une part importante du budget 2019. Des biens immobiliers vont notamment être acquis pour 12 millions d’euros. Près de 10,5 millions sont inscrits au budget initial pour le projet Nonnewisen, soit 9 % du total du budget. La part la plus importante (17 %) est marquée «divers». Suit avec 12 % et 13,7 millions d’euros le poste enseignement et maisons relais.
«Un budget 2019 ambitieux, selon Georges Mischo. Cela m’a fait plaisir de le préparer (…). Le challenge est relevé et le but est de le réaliser.»
Sophie Kieffer