Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La Chambre des députés s’est métamorphosée, mardi, en un véritable royaume des enfants. En effet, une centaine d’entre eux, âgés de 8 à 12, ans ont investi le centre national de la démocratie qu’est le Parlement à l’occasion de la journée internationale des Droits de l’enfant qui, finalement, aurait pu très bien être rebaptisée en «journée nationale des Opinions de l’enfant». Tous ces petits chérubins ne se sont, en effet, pas fait prier pour dire ce qu’ils pensent de la politique, en se montrant parfois très critiques vis-à-vis de ce monde qui leur semble si proche et si lointain à la fois.
Cette initiative aussi bien rafraîchissante qu’instructive aura ainsi permis à nos chers députés de se rendre compte de la perception qu’ont les générations futures à leur égard. Et comme enfance rime inévitablement avec innocence, cela a donné certains commentaires très croustillants de la part de celles et ceux qui construiront le Luxembourg de demain. Ainsi, cette génération de futurs décideurs a posé plusieurs conditions qui, selon eux, devraient forcément être réunies pour décrire le «politicien idéal». En ce sens, les enfants ont formulé plusieurs remarques du genre : «les politiciens doivent être gentils et respectueux, pas comme Donald Trump», «ils ne doivent pas se montrer arrogants», «ils doivent être honnêtes et à l’écoute», ou encore «ils doivent venir plus souvent sur le terrain et être à notre contact»…
Au niveau des sujets politiques traités, les enfants ont abordé un bon nombre de sujets communs, révélateurs de leur perception du monde des adultes et de ses horreurs et injustices. La guerre, les inégalités sociales, la pauvreté et la famine, la torture des animaux et la pollution atmosphérique sont autant de thèmes qui ont brûlé les lèvres des bambins.
De manière générale, cette innocence propre à l’enfance aura permis de débattre et de dire des choses que les adultes, qu’ils soient politiciens (voire politicards) ou non, auraient parfois préféré taire ou ne pas entendre, parce que la vérité sort de la bouche des enfants et parce qu’elle… blesse!
Claude Damiani