Des associations de défense des animaux ont salué lundi le « signal fort » du couturier français Jean-Paul Gaultier qui a décidé de renoncer aux fourrures, les professionnels de la filière déplorant un choix basé sur « des fausses informations ».
Pour PETA, « cette excellente nouvelle fait suite à des années de pression de la part de PETA et de ses affiliées, dont l’interruption d’un des défilés du créateur en 2002 par une militante protestant son utilisation de fourrure, et l’irruption de militants dans sa boutique parisienne en 2006, menée par la fondatrice de PETA, Ingrid Newkirk ».
« C’est un signal fort, Jean-Paul Gaultier est connu internationalement », a déclaré Marion Giroud, porte-parole de la Confédération nationale Défense de l’animal. « On est très satisfait, on demande depuis plusieurs années la fermeture des fermes à fourrure ». Jean-Paul Gaultier a déclaré samedi dans l’émission Bonsoir sur Canal+ qu’il allait renoncer aux fourrures, jugeant « la façon dont on tue les animaux » « absolument déplorable ». « La fourrure est plus sensuelle que la fausse fourrure, mais on peut trouver d’autres moyens de se réchauffer. Cela permet d’aller vers une partie créative qui ne nuira pas » aux animaux, a-t-il dit.
La SPA « espère que l’exemple de Jean Paul Gaultier sera très vite suivi par d’autres couturiers et marques. Les conditions d’élevage et de mise à mort des animaux pour leur fourrure relèvent de la pire des cruautés », a souligné Jacques-Charles Fombonne, président bénévole de la SPA.
Dans le sillage de marques prestigieuses
Face à un public toujours plus sensible au bien-être animal, les grands noms de la mode sont de plus en plus nombreux à troquer la vraie fourrure pour l’imitation. En mars, les griffes américaines Donna Karan et DKNY ont rejoint une série de marques prestigieuses à avoir opéré récemment cette conversion à la mode « fur-free » (Gucci, Versace, Furla, Michael Kors, Armani, Hugo Boss…). « On espère que cela sera entendu par les consommateurs et d’autres stylistes », a souligné Marion Giroud. La fondation Bardot s’en est aussi félicitée, rappelant qu’elle « interpellait sur le sujet depuis 12 ans ».
La Fourrure Française, qui représente la filière professionnelle, a elle déploré la décision du créateur, « prise sur la base de fausses informations véhiculées tant par les militants animalistes que par l’industrie de la fourrure en plastique ».
« Pour lui permettre de faire un choix éclairé, nous sommes disposés à montrer à Jean-Paul Gaultier que les techniques d’élevage et d’abattage respectent toutes les réglementations européennes et françaises relatives à la bien traitance animale », ajoute La Fourrure française.
LQ/AFP