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La fouine, terreur des greniers


On ne croirait pas, à voir son joli minois, que la fouine est si redoutable ! (Photo archives Le Républicain Lorrain)

Son joli petit minois ne suffit pas à faire oublier les dégâts et la gêne qu’elle occasionne. La fouine, cet animal protégé, vaut des nuits blanches à des dizaines d’habitants au Grand-Duché.

Isolation détruite, odeurs nauséabondes, bruit tout au long de la nuit… Sous les toits, la fouine n’est pas la meilleure amie de l’homme. De plus, il est difficile de la déloger et interdit de la détruire ou de la piéger.

C’est un petit animal très mignon de prime abord. Il ressemble d’ailleurs fort à son cousin le furet que l’homme utilise comme animal de compagnie. Pourtant, avec ses 40 à 54 centimètres de long et son poids de 1 à 2,3 kg, il arrive à transformer en enfer la nuit de ses hôtes. Or cet animal est protégé, il ne peut donc être ni tué ni piégé. Il est d’ailleurs un précieux allié des agriculteurs, puisqu’il se nourrit des nuisibles. Les personnes ayant l’honneur d’accueillir une fouine à leur domicile ne savent donc pas à quel saint se vouer. L’administration est impuissante, idem pour les chasseurs. Il faut alors savoir faire preuve d’imagination !

Depuis plusieurs années, la société d’Eddy Boland, RHS, qui s’occupe essentiellement de l’éradication des rongeurs et des insectes et de prévention, est régulièrement appelée pour déloger des fouines.

Cette année encore, les demandes pleuvent depuis début avril. «Nous avons un à deux appels tous les jours, explique-t-il. On a des demandes toute l’année, mais en ce moment, les fouines ont des petits et quand ces derniers commencent à grandir, ils font de plus en plus de bruit. De plus, la mère doit multiplier les allers-retours pour sortir nourrir ses petits. Il est alors impossible de dormir pour les autres habitants de la maison.»

On imagine plutôt ce genre d’animaux dans une grange à la campagne, mais pas du tout : «Les fouines se sentent bien mieux dans des maisons chauffées qu’entre de vieilles pierres froides !» Eh oui, s’installer sous un petit toit protégé par de la laine de verre, c’est le jackpot pour la fouine et la catastrophe pour l’humain.

«Pour s’amuser, elle gratte et donc arrache la laine de verre et joue avec. Dans un chalet que nous avons traité dans le nord du pays, dans la forêt, les fouines avaient totalement détruit l’isolation. Son odeur est très forte, car elle fait partie de la famille des mustélidés, comme le putois. Elle chasse entre 23h et 3h du matin, donc, quand elle entre et sort, on entend les sauts, etc. On en parle peu, car cela concerne seulement une cinquantaine de maisons environ dans l’année, mais pour leurs habitants, le problème ressemble à une impasse. »

«Ça ne sent pas, ça pue»

La société d’Eddy Boland commence souvent par un nettoyage et une désinfection. Puis, il faut trouver les différentes sorties qu’emprunte l’animal avant de placer un système de sortie spécial qui permet à la fouine de sortir, mais pas d’entrer à nouveau.

«Mais actuellement, les personnes embêtées doivent prendre leur mal en patience, car il faut attendre encore environ une quinzaine de jours que les petits soient assez forts pour survivre dehors», assure le professionnel.

D’autres animaux peuvent provoquer du bruit sur le toit ou dans le grenier : les souris, des oiseaux ou même un chat.

Pour savoir s’il s’agit bien d’une fouine, il y a plusieurs signes : «Les petits poussent de petits cris quand ils ont faim. On retrouve des excréments avec des noyaux de fruits, notamment de cerises qu’elles adorent. On peut retrouver des bouts de laine de verre sur la terrasse. L’odeur peut aussi être un signe : ça ne sent pas, ça pue ! Et plus le grenier est chaud, plus l’odeur est forte. Si l’animal est là depuis longtemps, en raison des excréments et de l’urine, des taches peuvent apparaître au plafond.»

Ce ne sont pas que les maisons à la campagne qui sont concernées par ce problème, «on trouve de plus en plus de fouines dans les maisons en ville». L’animal semble opportuniste. Le mieux est encore de ne pas lui laisser la possibilité de venir explorer votre grenier en s’assurant qu’aucun trou ne peut lui servir de porte d’entrée.

Audrey Libiez