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Brexit : l’UE prête à agir contre le risque financier en cas de « no deal »


Michel Barnier, le négociateur en chef de l'UE sur le Brexit. (illustration AP)

La Commission européenne est prête à « agir rapidement » contre le risque financier induit par une éventuelle absence d’accord sur le Brexit en permettant, le cas échéant, aux institutions financières européennes d’accéder temporairement aux chambres de compensation britanniques.

Les chambres de compensation constituent des rouages incontournables de la finance : elles s’intercalent entre un vendeur et un acheteur pour sécuriser une transaction, participant ainsi à la stabilité du système financier. En cas de « no deal », « le système d’équivalence existant nous fournit tous les outils nécessaires pour agir rapidement afin de ne pas perturber la compensation centrale », a expliqué un porte-parole de la Commission européenne.

« Toutefois, si nous devions agir, nous ne le ferions que dans la mesure nécessaire pour faire face aux risques pour la stabilité financière découlant d’une sortie sans accord, sous stricte conditionnalité et pour une durée limitée », a-t-il ajouté.

Produits dérivés

La Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre ont alerté la Commission sur le risque financier si Bruxelles et Londres ne parviennent pas à s’entendre sur leur divorce, « en particulier les risques liés aux produits dérivés faisant l’objet d’une compensation centrale ». Pour le moment, la majeure partie des produits dérivés libellés en euros sont compensés à Londres, des chambres de compensation auxquelles les banques et les entreprises européennes pourraient ne plus avoir accès après le départ britannique, prévu le 29 mars 2019, en cas d’absence d’accord.

En effet, les règles européenne interdisent le recours à des chambres de compensation en dehors de l’Union si elles n’ont pas été reconnues et réglementées par Bruxelles. Le travail « technique » de la Commission sur ce sujet est entièrement distinct des négociations en cours sur l’accord de retrait et les relations futures, sur lesquelles Bruxelles et Londres peinent à s’entendre.

LQ/AFP