Le 18 octobre, la commune de Schifflange s’est vu décerner en Autriche le prix «Climate Star 2018» par l’Alliance pour le climat pour son travail en faveur de la réduction des déchets et leur recyclage. La ville envisage déjà de nouveaux projets.
C’est avec une grande fierté que le bourgmestre de Schifflange, Paul Weimerskirch, a présenté vendredi le «Climate Star Award 2018» que la commune s’est vu remettre par le réseau européen Alliance pour le climat en Autriche, le 18 octobre dernier. Un prix qui récompense son projet intitulé «Le tri des ordures, un geste facile et qui permet d’économiser de l’argent».
« Grâce à notre système de gestion des déchets, on est passé de 270 kg de déchets ménagers par an et par habitant à 140 kg. Parallèlement, on a augmenté le taux de recyclage de 35 % à 65 % », se réjouit Paul Weimerskirch.
Le secret? Inciter la population à recycler les ordures en proposant une diminution progressive de la taxe de raccordement. «Si vous recyclez, vous gagnez de l’argent!», résume le bourgmestre.
Ainsi, un ménage qui n’utilise que la seule poubelle noire (destinée aux déchets ménagers non recyclables), paye 13 euros de taxe. Mais plus il utilise de solutions de recyclage – poubelle verte (biodéchets), poubelle bleue (papier, carton), poubelle brune (verre) – plus la taxe diminue, jusqu’à atteindre 8,50 euros si la résidence comporte un centre de recyclage interne. « Un couple avec deux enfants peut de cette façon gagner 200 à 300 euros par an », estime Paul Weimerskirch.
3 500 balles de tennis par an recyclées
Aux habitants donc de participer ou non à cette initiative. Mais l’opération semble un succès, puisque 80 % des Schifflangeois ont adopté ce système selon le bourgmestre. « Ce sont les citoyens qui nous ont suivis qui ont remporté le Climate Star Award », a-t-il d’ailleurs déclaré lors de la cérémonie de remise des prix en Autriche.
Mais la ville ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Chaque initiative visant à une meilleure gestion des déchets et à encourager l’économie circulaire, même si elle peut sembler dérisoire de prime abord, est bonne à prendre. Ainsi, à partir du mois de novembre, Schifflange va mettre en place un projet pilote d’un an destiné à récupérer et recycler les balles de tennis usagées du club de la ville. «Cela peut tout de même représenter quelque 3 500 balles par an », estime Christian Behmel, du SuperDrecksKëscht.
Stockées à Colmar-Berg puis envoyées dans un centre de recyclage français, les balles seront alors broyées puis séparées en granulés de caoutchouc (à hauteur de 65 %) et en feutre de fibres (35 %). Les granulés de caoutchouc serviront à fabriquer des produits à base de gomme tels que des tapis isolants, des sols… « Les feutres de fibres ne sont actuellement pas recyclables », précise Christian Behmel. «Mais nous espérons que lorsque nous collecterons plus de balles, à travers l’ensemble de l’Europe, nous trouverons un recycleur qui pourra les utiliser pour fabriquer de nouveaux produits. »
« Ces petites balles de tennis sont symboliques de notre mode de vie : à l’heure actuelle, une fois usées, elles constituent un déchet. On utilise quelque chose et ensuite on jette. Peut-être que cette initiative aidera à une prise de conscience. »
S’il s’avère convaincant, le projet pourrait s’étendre à l’ensemble du Luxembourg, où pas moins de 13 000 balles de tennis pourraient être récupérées chaque année.
Autre volonté de Schifflange : promouvoir l’utilisation de l’Ecobox (ces boîtes micro-ondables et échangeables lancées par le ministère de l’Environnement en juin dernier, lire notre édition du 1 er juin ) lors des fêtes publiques, afin de réduire les emballages et la quantité de nourriture jetée.
Tatiana Salvan