Huit pickpockets roumains, soupçonnés d’appartenir «à un clan familial particulièrement actif autour de la Tour Eiffel et du Château de Versailles», ont été arrêtés mardi.
Cette annonce survient moins d’une semaine après un mouvement de protestation des agents d’accueil de la Tour Eiffel contre la «recrudescence» des pickpockets. Il avait entraîné la fermeture pendant plusieurs heures de l’emblématique tour parisienne, qui accueille plus de 7 millions de visiteurs chaque année, dont environ 75% d’étrangers.
Âgés de 17 à 47 ans, les huit pickpockets ont été placés en garde à vue, après avoir été interpellés dans deux hôtels situés à Issy-les-Moulineaux et à Meudon, dans les Hauts-de-Seine, par les policiers de la Sûreté territoriale de Paris, chargés de l’enquête. De l’argent liquide (3 000 euros), de nombreux vêtements et accessoires de luxe ainsi que des tickets d’entrée et des audio-guides pour la Tour Eiffel et le Château de Versailles ont été saisis.
«Déguisés en touristes», les voleurs se divisaient en équipe de trois ou quatre, selon un mode opératoire bien rôdé. Un complice détournait l’attention du touriste, soit en le bousculant, en mimant un faux selfie à ses côtés voire en lui bloquant le passage tandis qu’un deuxième, escorté d’un troisième acolyte, dérobait les objets de valeur, remis ensuite à un autre complice.
«Ce clan familial, très discret et peu connu des services de police, était particulièrement mobile, agissant dans d’autres capitales européennes touristiques et effectuait de nombreux allers-retours vers la Roumanie», a expliqué une source policière.
«Extrêmement efficaces, ces pickpockets, hébergés dans des hôtels des Hauts-de-Seine, menaient un train de vie luxueux, qu’ils exhibaient sur les réseaux sociaux», selon cette source. L’analyse des transferts d’argent a montré qu’un voleur pouvait rapatrier jusqu’à 3 000 euros par mois en Roumanie, via la voie officielle (Western Union, Moneygram, etc.)
Une enquête préliminaire avait débuté en septembre 2014, à la faveur de renseignements concernant une équipe de malfaiteurs, transmis par l’ambassade de Roumanie et de l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI).
A Paris, 26 000 policiers doivent être déployés cet été sur une dizaine de sites touristiques emblématiques, pour lutter notamment contre les vols à la tire dont sont victimes les touristes. En avril 2013, les personnels du musée du Louvre avaient eux aussi exercé leur droit de retrait au nom de la sécurité des touristes dans la capitale, qui attire près de 30 millions de visiteurs par an.
AFP