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Bettembourg : un conducteur SNCF revit son cauchemar du 14 février 2017 !


Le même conducteur français que lors de l'accident du 14 février 2017 (notre photo) s'est de nouveau pris un nouveau "nez-à-nez", mardi 16 octobre à Bettembourg... avec nettement moins de gravité, heureusement.(Photo d'archives : Isabella Finzi).

C’est une histoire à dormir debout : le syndicat Sud-Rail révèle qu’un nouvel accident de train a eu lieu mardi 16 octobre sur les voies de fret à Bettembourg… avec le même chauffeur français victime en face, que lors de la collision du 14 février 2017.

Alors qu’il avait été arrêté 8 mois, après le terrible accident du 14 février 2017 entre un train de fret français et un train de voyageur CFL, rebelote. Les mêmes images d’un choc qui arrive en face, la même urgence d’aller se planquer à l’arrière de la locomotive… avec beaucoup moins de gravité, puisque personne n’est mort, et que la vitesse n’était pas du tout la même. Contrairement au 14 février, où le chauffeur luxembourgeois avait malheureusement perdu la vie dans l’accident.

Mais tout de même, « un accident grave, pas un simple incident comme il en arrive trop sur cette ligne », précise un syndicaliste de chez Sud-Rail français. « Je vous le dis franchement, on finit par avoir peur, la sécurité est trop permissive sur le réseau luxembourgois. »

On rétorque que c’est de bonne guerre de pointer du doigt l’autre opérateur. « Mais les faits sont là ! Ce nouvel accident n’aurait pas pu avoir lieu en France, où les conditions de chargements des wagons de fret ne sont pas les mêmes. » L’indignation est d’autant plus forte « qu’aucune communication officielle ne nous a été faite, ni par les CFL ni par la SCNF, sur cet accident. C’est parce que notre syndicat fait partie de la Commission hygiène et sécurité que nous avons été mis au parfum. »

Deux wagons qui arrivent sur lui en nez-à-nez

Que s’est-il passé, selon les éléments rapportés par le syndicat ? Mardi, à Bettembourg vers 21 heures, le chauffeur français attend sur sa voie de triage l’autorisation d’avoir accès au réseau. Il a son chargement prêt, il doit se rendre vers Woippy (Metz). Soudain, il voit deux wagons, sans locomotive, arriver droit sur lui, en « nez à nez » avec sa locomotive !

Il y en a pour « au minimum 150 tonnes de chargement », qui roule par la seule force de l’inertie à environ 18 km /h vers lui. « Le système de triage se fait par bascule, explique notre interlocuteur de Sud-Rail. Des locos diesel basculent les wagons de chargement sur telle ou telle voie, via une « bosse ». En France, il est tout simplement impossible de basculer un wagon sur une voie de triage déjà occupée par une locomotive sur le départ. Là, oui visiblement. »

Voyant les deux wagons arriver sur lui, le chauffeur a couru vers l’arrière de la locomotive. Le choc a été inévitable. « Il n’a pas de blessures graves ce coup-ci, mais des écchymoses et surtout un choc mental. Imaginez, deuxième nez-à-nez de sa carrière, à 1 kilomètre de la dernière fois ! »

Le syndicat, après échanges avec les CFL, assurent que le danger aurait pu être beaucoup plus grand encore : « cette voie de triage de Bettembourg est visiblement parfois utilisée pour le transport de passagers, lorsque le réseau est surchargé entre la France et le Grand-Duché. »

Hubert Gamelon

Les CFL nous ont demandé des questions écrites pour pouvoir communiquer sur ce nouvel événement. Nous vous ferons part des réponses apportées côté luxembourgeois dès que possible.

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