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Jeunes symphonistes mosellans : Une aventure pas si classique !


Les Jeunes symphonistes mosellans et leurs homologues colombiens : une aventure culturelle à découvrir dimanche, à l'Arsenal de Metz (Photo : Jeunes symphonistes mosellans).

À l’heure où le repli identitaire gagne le monde, de l’Amérique Latine (élections brésiliennes…) à l’Europe, voici un concert inédit : dimanche, une centaine de jeunes musiciens, Français et Colombiens, issus des conservatoires comme des écoles populaires, vont jouer ensemble. Rendez-vous à l’Arsenal de Metz, à 16 heures.

Et si la musique était jouissive, comme du foot dans la rue ? Et si les instruments « classiques » se jouaient avec la fougue d’une vieille guitare ? Et si les maîtres italiens ou espagnols du baroque, statues indéboulonnables,  avaient leurs alter-égo à l’autre bout du monde, en Amérique Latine ? C’est de cela dont on parle !

Dimanche, les Jeunes symphonistes mosellans se produiront à l’Arsenal de Metz avec des musiciens de la région de Caldas, en Colombie. Un projet inédit, mené par les Rencontres Musicales de Saint Ulrich (Sarrebourg) en partenariat avec l’Union de Woippy.

Des racines historiques

Tout est né il y a 30 ans, d’une aventure lancée à Sarrebourg par des passionnés. Quelques Indiana Jones de la musique sont allés exhumer des partitions du baroque des Andes, tombées dans l’oubli. Celles issues d’un syncrétisme incroyable entre les Européens les moins « conquistadors » dans l’âme, et les Indiens des missions jésuites (XVIIe et XVIIIe siècles). Les derniers s’appropriant les compositions des premiers, en y ajoutant leur tradition et leurs instruments. Leur vie, tout simplement. Une musique tantôt plus rugueuse ou plus sensible ; toujours vibrante.

Du classique autrement

Ce sont ces partitions, et cette façon de faire du classique autrement (pour résumer !), que les responsables sarrebourgeois ont insufflé aux Jeunes symphonistes mosellans.

Cette nouvelle aventure dure depuis cinq ans : rassembler des jeunes de tous les horizons dans un ensemble symphonique. Des ados confirmés, issus des conservatoires, comme des ados issus des classes de musique à l’école, qui prennent le train en route. L’Union de Woippy et Olivier Jansen sont à la baguette.

Mais cette façon de « faire de la musique d’ailleurs » ne serait rien sans les héritiers des Indiens… Et ils seront là ! Une vingtaine de musiciens de l’ensemble Batuta Caldas sont arrivés en Lorraine depuis deux semaines. Ils ont bossé les partitions ensemble, le mélange culturel est considérable. Il y a là une conception très latine des instruments, qui n’ont pas vocation à dormir dans des étuis toute l’année, mais à être joués ! Tous ces ados monteront sur scène dimanche, pour une date unique à l’Arsenal. Ça va tonner. Il fallait au moins cette belle salle, au nom pourtant si martial, pour évoquer un tel élan de paix.

Hubert Gamelon

« Couleurs symphoniques de l’Amérique Latine », Dimanche 21 octobre, 16 heures, Arsenal de Metz, 10 euros.