Les hôpitaux faisaient face en Inde jeudi à un afflux de victimes de la vague de chaleur qui a déjà tué près de 1 500 personnes en un peu plus d’une semaine.
Dans l’Andhra Pradesh – de loin l’État le plus touché – 1 020 personnes sont mortes depuis le 18 mai, plus du double du nombre de victimes de la chaleur enregistré pour l’ensemble de l’année dernière. Dans le Telangana voisin, où les températures ont atteint 48°C pendant le week-end, 340 personnes ont succombé ces derniers jours, contre 31 l’an dernier.
«La vague de chaleur de 2015 a été plus courte jusqu’à maintenant mais le bilan des victimes est plus lourd», a déclaré Arjuna Srinidhi, responsable du programme sur le changement climatique du centre de recherche Centre for Science and Environment (CSE). «Cela pourrait être dû à la brusque variation des températures après des mois de février et mars humides qui ont permis des températures douces.».
A New Delhi, où le thermomètre atteint 45°C, les hôpitaux peinent à faire face à la vague de patients. «Les hôpitaux sont débordés par les victimes de coups de chaleur», selon Ajay Lekhi, président de la Delhi Medical Association. «Les patients se plaignent de maux de tête sévères et de vertiges. Ils montrent aussi des signes de délire», a-t-il ajouté, se référant aux symptômes de déshydratation sévère.
Files d’attente
La hausse de la consommation d’électricité, résultant de l’utilisation de l’air conditionné, provoque en outre des coupures de courant dans la capitale.
Devant le All India Institute of Medical Sciences, l’un des plus grands hôpitaux publics de Delhi, dans les longues files d’attente, des femmes serrent contre elles bouteilles d’eau et briques de jus de mangue. D’autres tentent de consoler leur bébé en pleurs, la tête couverte de mouchoirs pour les protéger du soleil de plomb.
«La nuit dernière, nous n’avons pas eu de courant pendant presque cinq heures», explique Seema Sharma, femme au foyer de 31 ans venue avec son fils de quatre ans. «Vous imaginez ce que nous avons vécu. Il n’arrivait pas à dormir et pleurait sans cesse. Maintenant il a de la fièvre», se plaint-elle.
Les autorités de la ville ont commandé des rafraîchisseurs d’air pour les foyers d’accueil de sans-abri, souvent des baraques en tôle sans fenêtre. La plupart ne sont équipés que de petits ventilateurs, la température à l’intérieur atteignant par conséquent des sommets. «Quand la température monte, cela devient difficile de dormir dans une baraque en tôle», a expliqué un ouvrier du BTP de 54 ans au quotidien Hindustan Times. «Dormir dans la rue est préférable.»
Les prévisionnistes anticipent peu d’amélioration de la météo dans le nord de l’Inde, qui subit en outre le passage de vents chauds et secs. «Nous pensons que la vague de chaleur va subsister encore quatre à cinq jours», a dit Brahma Prakash Yadav, directeur des services météo, l’Indian Meteorological Department (IMD).
Le Quotidien/AFP