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Luxembourg : ces travailleurs en risque de pauvreté


Le rapport du Statec est assez édifiant : le nombre de travailleurs résidents en risque de pauvreté augmente au Luxembourg (Photo : François Aussems).

Le Statec a présenté son rapport «travail et cohésion sociale», un document ample de 200 pages qui traite, entre autres, de la question du risque de pauvreté au Luxembourg. Les chiffres sont factuels et sans doute alarmants puisque le Statec estime que 18,7% de la population est en situation de «risque de pauvreté» au Grand-Duché, contre 16,5% en 2016.

Un taux qui selon la définition européenne monte à 21,5% de la population. Mais dans ce pavé de chiffres et d’analyse, on constate également qu’en 2017, 13,7% des travailleurs résidant au Luxembourg sont confrontés au risque de pauvreté, contre 9,6 % en 2016 au sein de l’UE, 5% en Belgique, 9,1% en Allemagne et en 2016 il était de 7,9% en France.

En résumé, le travail ne protège pas toujours des risques de pauvreté. Au Luxembourg, les branches économiques où les travailleurs sont le plus touchés par le risque de pauvreté sont: l’hébergement et de la restauration (34%), les services domestiques (32%) et la construction (29%).

 

(Graphique : Statec)

À noter que les travailleurs indépendants luxembourgeois sont davantage exposés au risque de pauvreté que les salariés avec un taux de pauvreté de 22%.

Le risque de pauvreté au travail est également à mettre en lien avec le niveau de compétences des travailleurs. Ainsi, le risque de pauvreté au travail est cinq fois plus élevé pour les travailleurs ayant un faible niveau d’éducation (27%) que parmi ceux ayant obtenu au moins un diplôme de niveau tertiaire (5%). Les travailleurs manuels sont plus d’un quart à être pauvres, alors que seulement une personne exerçant une profession intellectuelle sur 20 est pauvre.

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Au niveau des nationalités, le Statec souligne dans son rapport que le risque de pauvreté au travail est plus important parmi les travailleurs de nationalité portugaise (25%), que parmi ceux de nationalité française ou italienne (11% dans les deux cas) ou de ceux de nationalité luxembourgeoise ou allemande (8% dans chaque catégorie). Un tiers des travailleurs estimant que leur santé est mauvaise ou très mauvaise sont pauvres, contre seulement 16% de ceux considérant leur santé assez bonne et 12% de ceux la qualifiant de très bonne. Le risque de pauvreté est similaire pour les travailleurs hommes (14%) et femmes (13%). Ceci met au jour le rôle de redistribution des revenus que joue le ménage, car les femmes sont plus représentées parmi les travailleurs à bas salaire mais sont exposées à un risque de pauvreté semblable à celui des hommes.

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Jeremy Zabatta