Le Grand-Duc Henri reçoit ce lundi matin les présidents de partis, suite aux élections législatives de dimanche. Xavier Bettel, le Premier ministre sortant (DP), précise qu’il a obtenu un « mandat pour poursuivre »… reste à savoir comment : formateur ou informateur d’un futur gouvernement ?
À cette question, alors que le Premier ministre sortait de son entretien vers 9h20 (et avait démissionné comme le veut la tradition), pas de réponse ferme : « C’est un calcul arithmétique à faire, explique Xavier Bettel. J’aimerais être formateur d’un futur gouvernement, mais la décision finale appartient au Grand-Duc ». En clair, avec 16,9% des votes, en ayant perdu 1,3% de ses parts par rapport à l’élection de 2013, Xavier Bettel a t-il la légitimé pour orchestrer la formation d’un nouveau gouvernement ?
Di Bartolomeo : « l’électeur n’a pas retiré sa confiance à la coalition »
Du côté du président de la Chambre des députés, Mars Di Bartolomeo (LSAP), la vision est nuancée. Reçu par le Grand-Duc suite à Xavier Bettel, ce dernier estime « que l’électeur n’a pas retiré sa confiance à la coalition » (LSAP-déi Gréng-DP) mais aussi que : « le CSV n’a pas atteint son but dans cette élection ». Après quelques échanges avec la presse, le Dudelangeois est parti « rejoindre son voisin », bon mot pour rappeler que la Chambre des députés jouxte le Palais.
Le Grand-Duc va recevoir tous les présidents de parti dans la journée. « J’ai de nouveau un rendez-vous avec lui vers 17h30 pour faire le point », a expliqué Xavier Bettel. Mars Di Bartolomeo semblait dire que les annonces viendraient beaucoup plus rapidement dans la journée.
Claude Damiani
Quelles coalitions possibles ?
Trois possibilités se dessinent pour une majorité : une coalition Gambia II (Vert-Rouge-Bleu). Une coalition Vert-Violet (Pirate)-Noir (CSV), qui associerait assez logiquement les vainqueurs du scrutin (les Verts, 9 places à la Chambre soit 3 de plus qu’en 2013, et les Pirates, 2 sièges, meilleure performance d’un petit parti) et le parti le plus représentatif du pays (le CSV, avec 21 places à la chambre, malgré une perte de 2 places). Mais les Verts sont-ils prêts à un tel virage politique, qui s’est fait dans la douleur aux dernières communales (notamment à Esch), Déi Gréng étant historiquement issu de la gauche anti-système ?
La troisième grande tendance serait une alliance Bleu-CSV… une coalition plutôt logique sur la ligne politique économique, mais moins logique sur la ligne sociétale (libéraux et conservateurs). Et surtout, une coalition de perdants (le DP, avec 12 sièges à la Chambre, perd 1 député), sans les gagnants (les Verts)… assez impensable.
Hubert Gamelon