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Le suicide chez les personnes âgées, sujet de préoccupations


L'isolement social d'une personne âgée peut constituer, dans les cas les plus sévères, les prémices du développement d'une dépression voire du suicide. (illustration Editpress)

Dans le cadre de la semaine de la Santé mentale, sous l’égide de la Ligue luxembourgeoise d’hygiène mentale («D’Ligue»), s’est tenue une journée spécifiquement dédiée aux personnes âgées. L’isolement et la prévention du suicide ont été au cœur des préoccupations.

Organisée au CIPA/Servior «Beim Klouschter» de Howald, cette journée avait pour objectif de sensibiliser les personnes âgées aux conséquences de l’isolement social, qui peut constituer, dans les cas les plus sévères, les prémices du développement d’une dépression voire du suicide, dans les situations les plus désespérées.

Plusieurs méthodes de prévention ont été présentées dans le courant de la journée. Il a ainsi été question de mettre en avant l’étude pilote «SENS+», menée par le service RBS- Center fir Altersfroen (service actif dans les domaines de l’aide et du travail auprès des personnes âgées) et D’Ligue, en collaboration avec la commune de Hesperange. « Un superbe exemple de pragmatisme de terrain, de même que les approches de type intergénérationnel, car elles contribuent à une optimisation du processus de cohésion sociale », a souligné la ministre de la Santé, Lydia Mutsch, tout en lançant que l’isolement était un facteur de risque, «mais pas une fatalité».

Par ailleurs, les organisateurs ont réalisé une présentation interactive des effets de la perte d’autonomie chez les personnes âgées, à destination des étudiants, et animé un atelier de relaxation en réalité virtuelle pour pensionnaires.

Prise en charge « globale » et « sociale »

Dans ce cadre général, la ministre de la Famille et de l’Intégration, Corinne Cahen, a évoqué la nécessité d’inciter les pensionnaires des maisons de retraite à ne pas rester enfermés dans leurs chambres.

«Les CIPA ont un grand rôle à jouer en ce sens, car l’isolement favorise la dépression. Les pensionnaires doivent être invités à prendre part à différentes activités, musicales, sportives voire à des conférences ou même tout simplement passer chez le coiffeur», a-t-elle estimé. Par extension, la ministre a posé la question délicate de l’assurance dépendance en cas de maladies d’ordre mental, évoquant le fait que «la prise en charge de ces patients doit être globale mais aussi sociale».

Exemple à l’appui, Corinne Cahen a illustré cette problématique : «Imaginons qu’une personne soit en très bonne santé physique mais qu’elle soit démente… Quelle doit être la prise en charge dans un tel cas d’espèce ? Elle doit forcément être globale», a-t-elle conclu, tout en soulignant le rôle important de la communication et celui des bénévoles, dans leur mission de détection précoce.

Claude Damiani