La Commission européenne a appelé vendredi à « mettre fin » à la prolongation des contrôles aux frontières à l’intérieur de l’espace Schengen, une mesure censée être exceptionnelle mais qui est régulièrement reconduite par plusieurs pays, dont la France.
« Je ne peux pas imaginer l’Europe avec des frontières intérieures fermées. Nous ne permettrons jamais à l’Europe de revenir à son passé », a affirmé le commissaire européen aux migrations Dimitris Avramopoulos, lors d’une réunion à Luxembourg des ministres de l’Intérieur des 28. « Il y a des préoccupations et certaines de ces préoccupations sont justifiées, mais nous avons assuré plus de sécurité à nos citoyens au cours des dernières années », a-t-il dit devant la presse. « C’est le moment de mettre fin » à ces contrôles frontaliers, a-t-il insisté.
Six pays ont réintroduit depuis 2015 des contrôles dans l’espace Schengen (la France, l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, la Suède, la Norvège), utilisant des dérogations légales au principe de la libre-circulation dans cette zone. La plupart des pays ont dans un premier temps justifié ces mesures par les mouvements migratoires irréguliers, mais ils ont ensuite aussi invoqué des craintes sécuritaires liées notamment aux attentats jihadistes. La France a indiqué début octobre qu’elle allait prolonger une nouvelle fois de six mois les contrôles rétablis au soir des attentats du 13 novembre 2015, jugeant que la menace terroriste restait « très prégnante » sur son territoire. Ces contrôles, qui devaient s’achever fin octobre, seront reconduits jusqu’au 30 avril 2019.
Les contrôles réintroduits dans l’espace Schengen ne sont pas réalisés de manière systématique. Mais leur notification permet aux pays concernés de procéder à des vérifications d’identité à leurs frontières, par dérogation aux règles de la libre-circulation. Plusieurs pays s’inquiètent de voir ces dérogations devenir peu à peu la norme et mettre en péril l’espace Schengen, une zone de libre circulation composée de 26 pays, dont 22 de l’UE.
LQ/AFP