Le commissaire européen Pierre Moscovici a qualifié mercredi le gouvernement italien de « résolument eurosceptique et xénophobe » et l’a accusé de tenter de « se défaire » de ses obligations européennes.
« Les Italiens ont (…) aussi fait le choix d’un gouvernement résolument eurosceptique et xénophobe qui, sur les questions migratoires et budgétaires, tente de se défaire des obligations européennes », a-t-il affirmé lors d’un forum à l’OCDE.
Pierre Moscovici, qui avait déjà qualifié l’Italie de « problème » de la zone euro, avait estimé la semaine dernière que le projet de budget élaboré par le gouvernement italien paraissait « hors des clous de nos règles qui sont communes ». Ce budget prévoit un déficit de 2,4% du PIB pour les trois prochaines années, et non 1,6% en 2019 comme envisagé auparavant.
Cette nouvelle déclaration de Moscovici s’ajoute à une longue liste d’échanges musclés entre Rome et Bruxelles au cours de ces derniers jours. La veille, le vice-Premier ministre italien et chef de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, avait violemment attaqué le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, assurant qu’il ne parlait qu’avec « des personnes sobres qui ne font pas de comparaisons qui ne tiennent pas la route ».
Il répondait ainsi aux propos de Juncker qui aurait comparé l’Italie à la Grèce lundi. « Je ne voudrais pas qu’après avoir géré la très difficile crise grecque, nous nous retrouvions dans une nouvelle crise grecque, cette fois-ci en Italie », a affirmé le président de la Commission, selon les agences de presse italiennes.
LQ/AFP