Accueil | Editoriaux | Coûteuses incivilités

Coûteuses incivilités

En automne, les feuilles mortes se ramassent à la pelle… les déchets aussi. Le gouvernement vient tout juste de relancer sa campagne antilittering. Ne soyez pas surpris par le nom : vous savez tous ce que littering veut dire sans le savoir et vous avez sûrement déjà vu quelqu’un le faire. Il s’agit du fait de jeter au sol des ordures comme des mouchoirs en papier, des petits emballages ou encore des mégots.

La campagne lancée par le gouvernement revient année après année pour rappeler les bases du civisme aux habitants du Grand-Duché et à tous ceux qui viennent dans le pays travailler. Il suffit de regarder ce qui se trouve le long des routes ou l’état de certaines rues pour voir le chemin qu’il reste à parcourir afin de changer les mentalités. Et pas la peine d’incriminer un service communal quelconque pour son manque de réactivité devant l’état d’insalubrité de certaines rues. À l’impossible nul n’est tenu.

Pour donner un ordre d’idées de l’ampleur de la situation, il suffit de se pencher sur les chiffres diffusés par l’administration des Ponts et Chaussées concernant le littering. En 2017, ils ont ramassé près de 1 200 tonnes de déchets le long des routes ! Ça fait quelques camions-poubelles remplis à ras bord… L’Administration de l’environnement a estimé, de son côté, que le coût du littering au Grand-Duché s’élevait à 1,2 million d’euros chaque année.

La nouvelle campagne du gouvernement contre le littering cible notamment ceux qui jettent leurs mégots par terre. Ces petits objets produits en grand nombre par les fumeurs mettent entre un et trois ans pour disparaître. Et ce n’est pas tout ! Il suffit d’un seul mégot pour polluer jusqu’à 500 litres d’eau. Depuis 2016, l’«abandon de mégot sur la voie publique», autrefois anodin, est maintenant verbalisé : l’amende est de 49 euros. Et pour ceux qui veulent arrêter la cigarette en s’acharnant sur des chewing-gums à la nicotine, prudence ! C’est le même tarif pour ceux qui jettent leur gomme à mâcher au sol. La leçon peut coûter cher… Encore faut-il que les contrevenants soient pris en flagrant délit par des policiers qui ont d’autres chats à fouetter.

Laurent Duraisin