Le sud du pays et les communes frontalières françaises ont pris la décision de miser sur la mobilité douce, en commanditant une étude au bureau d’études néerlandais Tridée, afin d’optimiser la circulation à vélo, sans risques, dans le bassin du sud grand-ducal.
Réduction des risques d’accident en leitmotiv
Explications des tenants et des aboutissants de l’étude, avec le député-maire écolo de Differdange, Roberto Traversini, qui est également président du syndicat Pro-Sud, cofinancier avec l’État de l’étude de «cyclabilité» en question :
«Il s’agissait, dans le cadre de cette première phase, de faire un état des lieux relatif à la qualité du réseau cyclable de nos onze communes du Sud, ainsi que des huit communes frontalières françaises impliquées dans l’étude. Les potentiels risques de dangerosité, pour les cyclistes, ont été évalués, selon divers degrés, pour chacune des communes représentées au sein du syndicat Pro-Sud.» En clair, un genre d’inventaire a donc été réalisé pour voir où se situent les dangers pour les cyclistes par rapport au trafic motorisé. Cette phase 1 de l’étude, lancée en janvier, a enchanté à l’unanimité tous les responsables politiques concernés.
Quant à la suite du projet, elle devrait rapidement être mise en musique, puisqu’une réunion a été fixée, lundi, dans les locaux du syndicat Pro-Sud à Belval, au cours de laquelle les représentants politiques des communes impliquées soumettront leurs propositions au bureau du syndicat, sur la base des enseignements tirés de la phase 1. Concrètement, le comité du syndicat devra en prendre acte, en inscrivant ce point à l’ordre du jour.
Ensuite, Roberto Traversini prévoit qu’un délai de quelques semaines sera nécessaire, avant que le comité du Pro-Sud n’arrête sa décision, en vue de lancer la phase 2. Au niveau des propositions qui seront mises sur la table, celles-ci seront transmises aux communes concernées et à l’État. «Le genre de propositions en question peut aller de la mise en place de zones délimitées à 50 km/h voire 30 km/h, selon les cas ou bien encore instaurer des déviations. Outre ces propositions, la question financière sera également étudiée, avant que l’État et les communes n’actent telle ou telle décision», souligne Roberto Traversini.
Besoin évident de faire changer les mentalités
Avant pour ce dernier de préciser : «On ne parle pas, dans ce contexte, de pratique du vélo en tant que loisir, mais bien de l’usage de deux-roues pour se rendre sur son lieu de travail, faire ses courses, rejoindre une gare ou encore emmener ses enfants à l’école.» Désormais complètement au parfum, les membres du Pro-Sud se sont montrés unanimes quant à la poursuite et la concrétisation finale du projet, qui s’avère être une nécessité, comme l’estime Roberto Traversini, éléments de preuve à l’appui : «L’étude a montré que 40 % des gens prennent encore leur voiture, pour les déplacements les plus fréquents, de moins de 1 km, alors qu’ils pourraient le faire à pied. Pour les distances inférieures à 5 km, l’étude révèle que presque 70 % des gens prennent leur voiture, au lieu de prendre le vélo.» Le mot de la fin sera pour le bourgmestre CSV d’Esch-sur-Alzette, Georges Mischo, qui a pointé «le besoin évident de faire changer les mentalités».
Claude Damiani