Législatives : coalition de slogans

Avec la rentrée, la course au pouvoir est entrée dans sa dernière ligne droite. Si les débats vont tourner autour des idées et des programmes de chaque parti politique ou encore des propositions que les associations et les syndicats ont déjà mises sur le papier, il est intéressant de s’attarder sur la bataille de l’image. Les partis politiques sont des «machines» de communication. Depuis peu, on peut facilement remarquer la présence accrue des hommes et des femmes politiques sur les réseaux sociaux, certains semblent même se professionnaliser avec la réalisation de petites vidéos décrivant le quotidien de l’élu en question. Sur Instagram, la grande majorité des partis ont investi la plateforme pour diffuser leurs plus belles images et instants de vie. Les partis ont également collé leurs affiches de campagne et donc leurs slogans. D’entrée de jeu, l’ADR s’est ridiculisé en s’emmêlant les pinceaux en affichant un nouveau drapeau national. Avec son «Zukunft op Lëtzebuergesch» (le futur en luxembourgeois), le DP semble avoir clairement compris le message envoyé lors du dernier référendum. De son côté, le CSV a refilé son slogan de 2013, «Zesummen» (Ensemble), au LSAP. Ce dernier n’est donc pas superstitieux, car avec ce slogan, le CSV s’était tout de même retrouvé dans l’opposition, une première depuis 1979. Ou alors, le LSAP a une petite idée derrière la tête en s’affichant avec un ancien slogan du parti conservateur qui a juré de prendre sa revanche tout en étant proche des verts sous prétexte de «recycler»… un slogan. Il faut également espérer pour le LSAP que l’agence de communication qui a trouvé «Zesummen» a fait un petit rabais pour ce slogan d’occasion.
En y regardant de plus près, il semble même que plusieurs slogans peuvent, mis bout à bout, former un autre slogan. Ainsi, en mettant les slogans du LSAP, du CSV et de déi gréng, on obtient : «Zesummen, Mir hunn e Plang, Eng ekonomie déi dreint». En français, cela donne «Ensemble, nous avons un plan, (pour) une économie qui tourne». Est-ce le signe d’une prochaine coalition?

Jéremy Zabatta