Garder l’heure d’été de manière permanente ou plutôt celle d’hiver ? Chaque pays de l’UE devra faire son choix d’ici fin avril 2019, mais la Commission européenne les appelle à le faire « avec intelligence » pour éviter un patchwork d’horaires.
L’exécutif européen a détaillé vendredi son projet de mettre fin à l’obligation d’avancer les horloges d’une heure en mars puis de les reculer d’une heure en octobre, motivée à l’origine par des soucis d’économie d’énergie, et devenue de plus en plus impopulaire. La proposition doit désormais être adoptée par le Parlement européen et le Conseil de l’UE pour devenir effective. Ensuite, « c’est aux États membres de déterminer l’heure qu’ils souhaitent garder : heure d’été ou heure d’hiver », a précisé vendredi la commissaire en charge des Transports, Violeta Bulc, lors d’une conférence de presse à Bruxelles. Il est donc possible que des pays voisins fassent des choix différents, a-t-elle admis, se disant toutefois « sûre » que les États membres « vont faire un effort » de coordination.
« J’ai confiance dans les États membres et le Parlement pour que cela soit fait avec intelligence, pour que les pays voisins se coordonnent bien sûr », a renchéri son collègue Maros Sefcovic, chargé de l’Énergie, appelant à « trouver la meilleure solution pour nos citoyens et nos économies ».
La Commission demande aux pays de l’UE de lui transmettre leur choix d’ici la fin avril 2019 au plus tard. Si le calendrier proposé par Bruxelles est respecté, le changement d’heure du 31 mars 2019 serait ainsi le dernier passage obligatoire à l’heure d’été. Les pays souhaitant revenir de façon permanente à l’heure d’hiver auront ensuite la possibilité de basculer une dernière fois le 27 octobre 2019, après quoi les changements pour motifs saisonniers ne seront plus possibles.
Trois fuseaux différents
La Commission justifie notamment sa proposition par le résultat d’une consultation publique en ligne cet été, à laquelle ont répondu 4,6 millions de personnes, dont 84% se sont prononcées en faveur d’une abolition du changement d’heure. « Cela n’a tout simplement plus de sens », a estimé Violeta Bulc, « la consultation publique a été très claire, les citoyens veulent mettre fin au changement d’heure ».
La contrainte du changement saisonnier avait été introduite principalement pour des motifs d’économies d’énergie, notamment pour économiser le charbon utilisé pour la production d’électricité. Mais les économies seraient en réalité marginales selon la Commission, tandis que les changements d’heure sont de plus en plus critiqués pour leur impact négatif sur la santé.
Les pays de l’UE sont actuellement regroupés en trois fuseaux horaires différents : l’heure de l’Europe occidentale (Irlande, Portugal, Royaume-Uni), l’heure de l’Europe centrale (17 pays) et l’heure de l’Europe orientale (Bulgarie, Chypre, Estonie, Finlande, Grèce, Lettonie, Lituanie et Roumanie). La fin des changements d’heure saisonniers ne mettra pas fin à leur liberté de décider de leur fuseau horaire. Une soixantaine de pays dans le monde appliquent actuellement des changements saisonniers, selon l’exécutif européen.
LQ/AFP