Le pape François a recommandé dimanche le recours à la psychiatrie lorsque des parents constatent des penchants homosexuels dès l’enfance chez leur progéniture, lors d’une conférence de presse dimanche dans l’avion qui le ramenait d’Irlande. Les associations LGBT dénoncent des propos « irresponsables ».
Un journaliste lui a demandé ce qu’il dirait à des parents constatant les orientations homosexuelles de leur enfant. « Je leur dirais premièrement de prier, ne pas condamner, dialoguer, comprendre, donner une place au fils ou à la fille », a répondu Jorge Bergoglio.
Dans le même temps, il a estimé qu’il fallait tenir compte de l’âge des personnes. « Quand cela se manifeste dès l’enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses. C’est autre chose quand cela se manifeste après vingt ans », a dit Jorge Bergoglio. « Je ne dirai jamais que le silence est un remède. Ignorer son fils ou sa fille qui a des tendances homosexuelles est un défaut de paternité ou de maternité », a-t-il déclaré.
La maladie, « c’est cette homophobie »
Les associations de défense des droits LGBT en France ont dénoncé lundi les propos « irresponsables » tenus par le pape François. « Nous condamnons ces propos qui renvoient à l’idée que l’homosexualité est une maladie. Or, s’il y a une maladie, c’est cette homophobie ancrée dans la société qui persécute les personnes LGBT », a réagi auprès Clémence Zamora-Cruz, porte-parole de l’Inter-LGBT. Ces paroles sont « choquantes car elles ciblent les enfants », a-t-elle poursuivi, rappelant que « des études ont démontré que le risque de suicide était plus élevé que la moyenne chez les jeunes LGBT ».
« Graves et irresponsables », ces propos « incitent à la haine des personnes LGBT dans nos sociétés déjà marquées par des niveaux élevés d’homophobie et de transphobie », a réagi de son côté SOS Homophobie sur Twitter.
En 2013, le pape François avait fait preuve d’une ouverture inédite à l’égard des personnes homosexuelles avec sa fameuse formule « qui suis-je pour juger ? », sans pour autant remettre en cause la doctrine de l’Église qualifiant l’homosexualité d’acte « désordonné ».
LQ/AFP