Le nouveau collectif de commerçants de l’hyper-centre de Metz estime que les règles de stationnement en place depuis un an sont beaucoup trop complexes. Et sont responsables de leurs difficultés économiques.
Un matin d’août, place Jean-Paul II. Un artisan vient de Dijon pour faire une réparation à proximité du centre Saint-Jacques. « J’ai garé ma camionnette à 9 h. Ça m’a coûté 10 € pour rester jusque 10 h 45 à peu près. Je reviens pour rallonger ma durée de stationnement, parce que je n’ai pas le choix. La machine me dit que je ne peux pas ! Ma camionnette est trop haute pour rentrer dans un parking souterrain. Comment je fais ? » A ses côtés, la serveuse d’un bistrot de la place assure que « tous les jours, les gens viennent [lui] demander comment fonctionne l’horodateur ».
Blaise Taffner a pu illustrer, en quelques minutes, et sans même le vouloir, sa théorie. Pour le porte-parole du collectif des commerçants de l’hyper-centre Metz Cœur de Ville, les règles du stationnement sont « incompréhensibles ».
Le patron de Subway, rue du Palais, voulait répondre à l’interview de Guy Cambianica parue dans le Républicain Lorrain du 2 août. L’élu en charge de la mobilité y estimait que les nouvelles règles du stationnement, en place depuis un an, étaient globalement bien perçues, même si tout n’était pas parfait.
Mais le commerçant, comme la centaine qui appartient à son collectif en formation, émet d’énormes réserves. « À l’artisan de Dijon qui ne sait pas comment se garer, Guy Cambianica répondrait qu’il peut bénéficier d’un tarif spécial artisan. Mais il le devine comment, le Dijonnais qui vient pour la première fois ? Où est-ce que c’est écrit ? C’est simple ? Vraiment ? Et encore faudrait-il qu’il ait le temps d’aller à la Maison du stationnement avant sa réparation, s’il savait qu’elle existe. »
« Douze pages d’un guide pour savoir où se garer, ça n’a rien de malin ! »
Pour lui, le problème tient principalement à la complexité du système. « On nous a demandé de diffuser dans nos boutiques le fameux Guide malin du stationnement. Nous avons refusé. Il fait douze pages. Je suis désolé, si on est obligé d’avoir un guide pour savoir comment et où on peut se garer dans une ville, ça n’a rien de malin. »
Blaise Taffner insiste sur la crise que vivent les commerces de l’hyper-centre. « Depuis le 15 janvier, nos clients nous disent qu’ils ont été victimes de verbalisation à outrance. Aujourd’hui, il y a des places vides partout, non pas parce que nous sommes en août, mais parce que c’est cher et compliqué. »
Avec d’autres commerçants, il a réalisé une étude de proximité : selon lui, le stationnement serait responsable du fait que 76 commerces de l’hyper-centre, sur les 150 rencontrés, éprouveraient aujourd’hui de grandes difficultés économiques.
Quelles propositions ?
Le collectif Metz Cœur de Ville réclame un stationnement homogène : 2 € la journée ; 1 € la demi-journée. Partout. « Le centre-ville, c’est de la convivialité. On ne peut pas demander aux gens d’être comptables de leur temps en permanence. » Et les 500 nouvelles places, avenue du président John-Fitzgerald-Kennedy notamment, à 2 € la demi-journée ? « Ce n’est pas assez ! » Un rendez-vous avec Dominique Gros a été demandé pour la rentrée. « On a eu l’impression qu’il nous avait écoutés la dernière fois, en juin. Nous avons eu des garanties : le parking de la patinoire et le parking sauvage du Pontiffroy seront maintenus. Nous proposons aussi que la mairie prenne en charge une heure de stationnement dans les parkings en ouvrage et que nous, les commerçants, nous offrions la deuxième. » Réponse en septembre ?
Lisa Lagrange