Pour cette initiation au «Mullerthal Trail», nous empruntons le sentier «E1» au départ d’Echternach, qui va nous conduire à travers roches et racines, pour finalement rejoindre des grottes sensationnelles !
Un passionné de montagne est parfois un désespérant compagnon de marche : après avoir goûté aux périlleuses ascensions alpines, l’idée d’une randonnée sur le plancher des vaches laisse souvent son encéphalogramme à plat.
Alors, lui vendre du rêve au Grand-Duché, un pays dont la cime culmine à 560 m (le «Kneiff»)? Oui, bon, OK pour la balade, mais pour le vertige émotionnel, on repassera, hein! Grossière erreur. Qu’il fallait vite dissiper.
Direction Echternach
Direction donc Echternach, dans cette région surnommée la «Petite Suisse luxembourgeoise». Comparaison justifiée, quoique réductrice. Ceux qui s’en vont user leurs semelles là-bas vous le diront : le Mullerthal mérite mieux que cette «petite» comparaison!
Car les paysages qui s’offrent aux randonneurs valent le détour. Forêts de ravins, grottes, failles, cascades, belvédères… Les lieux respirent l’aventure, que l’on soit en famille ou en mode trail!
Ceux qui veulent faire les choses en grand peuvent en effet réaliser le Mullerthal Trail, qui se compose de trois routes reliées entre elles et qui traverse des paysages splendides sur 112 km au total. Pour notre part, l’initiation se fera par une «petite» rando d’une douzaine de kilomètres : la randonnée «E1», qui fait une boucle entre Echternach et Berdorf. Le départ est donné à la gare d’Echternach.
Dans la gueule du loup
Le dépaysement ne tarde pas : sitôt traversé la route, on s’engage sur un chemin pentu qui serpente entre les vergers. La forêt nous offre bientôt un rafraîchissement. La roche affleure de plus en plus, on s’amuse à tutoyer ses ravins, ses dénivelés… Une préparation au spectacle qui s’offre ensuite à nous, et qui est l’une des attractions de la région : la gorge du Loup. Le lieu, dit-on, servait autrefois de refuge pour ce prédateur. Qui sait, peut-être qu’on en croisera un, on les dit sur le retour!
Un agréable étourdissement nous prend à mesure qu’on descend les escaliers qui se faufilent dans ce ravin étroit, formé par la fissure d’une imposante plaque rocheuse.
On reprend la marche jusqu’à un goulot rocheux qui demande un peu d’adresse : le «labyrinthe». Aucun risque de s’y perdre, sinon à apprécier la poésie dessinée par la roche.
Détour par un escalier tentant…
Passé un cours d’eau, la civilisation vient rompre momentanément la magie : nous traversons une route goudronnée. Mais c’est pour corser un peu l’affaire. Nous faisons un détour pour emprunter un escalier très tentant. À peine plus large que nous, il s’enfonce au cœur de la roche, et nous permet d’atteindre, après une ascension quasi verticale, un beau point de vue sur la région.
Encore un peu de marche et nous atteignons notre but : les grottes de Hohllay et Breechkaul. Là, le montagnard est forcé d’admettre qu’il n’est pas venu pour rien. Difficile d’imaginer que le bucolique Grand-Duché cache dans ses entrailles un spectacle si brut et minéral, qui nous ramène à l’aube des temps.
La main de l’homme est cependant passée par là : la grotte de Breechkaul a été aménagée en amphithéâtre. On espère pouvoir assister un jour à un spectacle dans ce décor de rêve! Des rires retentissent autour de nous : des enfants explorent ce terrain de jeu naturel. On suit leur exemple et on découvre, intrigué, des marques récurrentes sur les parois des grottes.
Mystère levé : dans ces grottes, des meules en pierre ont été extraites depuis le Moyen Âge, pour rejoindre les nombreux moulins de la région. Il ne nous reste plus qu’à prendre le chemin du retour, en s’amusant déjà des surprises que nous allons réserver à d’autres montagnards sceptiques, dans ce magnifique Mullerthal, autrement appelé «vallée des Moulins»…
Romain Van Dyck
Bonjour. Peut on garer notre voiture à la gare ? Ou y a t il un parking ailleurs pour faire la rando E1. Merci pour votre réponse.
Bien à vous