Comme chaque semaine, l’ancien sélectionneur du Luxembourg et milieu de terrain phare du Standard Guy Hellers, pose son regard sur le foot local et international. Ça pique, c’est passionné et ça vibre football !
Vincent Thill : à 18 ans, on est loin d’être fini !
Voilà ce qui se passe quand on veut tout, tout de suite. Je parle de Vincent Thill. Cela m’a foutu les boules quand j’ai appris qu’il avait passé un test du côté de Pau en National en France. Comme mon dada à moi c’est surtout la formation, sans vraiment connaître son histoire à fond, j’ai quand même suivi son parcours de près. Du côté du FC Metz, je ne suis pas un inconnu et les bribes d’informations que j’ai reçues m’ont fait comprendre que Vincent était sur les mauvais rails.
Il aurait dû faire confiance aux responsables messins, mais il y avait trop de parasites externes sur la ligne. Le conseil que je lui donne : reviens parmi les tiens, reprends confiance, fais-toi à nouveau plaisir, retrouve tes sensations et refais-toi une santé. Un mauvais management et de surcroît égoïste, telles sont les raisons de ton départ raté dans le monde professionnel. Beaucoup trop de personnes ont fait des erreurs avec ton évolution humaine et sportive. À 18 ans, on est loin d’être fini, même dans le monde du football. Je te souhaite du courage car avec ton talent, tu as les moyens de réussir une carrière professionnelle.
Laurent Jans : «Antonetti était pourtant enchanté»
Je suis un peu étonné de voir Laurent Jans se retrouver sur le banc du côté du FC Metz. Son coach, Frédéric Antonetti, qui était enchanté d’avoir Laurent dans son effectif, doit avoir ses raisons. J’ai suivi Laurent à maintes reprises quand il évolué à Waasland-Beveren. Souvent, je l’ai vu hors position, au niveau tant défensif qu’offensif. Je crois qu’au niveau de sa formation il y a eu des lacunes. Rien de grave, je suis certain que dans un futur proche, il saura gommer ces lacunes et qu’il sera titulaire à part entière. Laurent Jans, il a le caractère et la mentalité pour s’imposer au sein de l’effectif messin. Chris Philipps, champion et vainqueur de la Coupe en 2017/18 avec le Legia Varsovie a également du mal à faire son trou dans le onze de base du Legia. Drôle de situation que celle de Chris. Chris est de nature un gentil garçon et je crois qu’il doit montrer les crocs et devenir plus égoïste sinon j’ai bien peur que le même destin qu’il a vécu au FC Metz ne l’attende. Christopher Martins se fait LUI remarquer positivement durant la préparation de l’Olympique lyonnais.
Europa League : «Pourquoi maintenant?»
Le Progrès et le F91 sont au troisième tour de l’Europa Ligue. Chapeau messieurs, il fallait le faire. Trop rarement, nos représentants européens sont arrivés à ce stade de la compétition. Pourquoi maintenant? Ni le F91 ni le Progrès n’ont rechigné pour investir des sommes adéquates et conséquentes au niveau des joueurs. Actuellement, l’investissement rapporte au F91 plus de 1 million d’euros et au Progrès 700 000 euros de la part de l’UEFA. Joli pactole.
Des dirigeants de clubs en BGL Ligue doivent pleurer quand ils entendent ces chiffres. Côté terrain, mon côté réaliste de mes années professionnelles revient à la surface. Il faut le reconnaître, à part Genk et on a vu le résultat contre le Fola, il faut bien se rendre à l’évidence, les clubs rencontrés n’avaient rien d’effrayant sportivement. Le Budapest Honved est, certes, un nom ronflant, mais qui faisait surtout fureur durant les années cinquante.
Mais maintenant cela devient intéressant et si nos deux derniers rescapés passent, ça sera un exploit sportif.
Le F91 Dudelange d’abord, contre le Legia Varsovie, club de Chris Philipps. Le Legia connaît un début de saison désastreux et vient en plus de virer son entraîneur. Les coéquipiers de Chris sont en plein doute et le F91 doit en profiter. Pourquoi ne pas leur mettre la pression pour les faire douter encore un peu plus? Ce serait bien là la philosophie de leur chef Becca, investir pour récolter. Surtout ne pas avoir des remords ni regrets par après. Ce sera certes un match compliqué à négocier mais pas insurmontable.
L’adversaire du Progrès Niederkorn, le FK Oufa, est pour moi inconnu au bataillon. En tant que sixième du championnat russe, c’est leur première participation en Coupe d’Europe. Les joueurs du Progrès, en pleine confiance après leurs rencontres contre Qabala et le Honved Budapest doivent affronter cette rencontre contre les Russes sans complexe.