Un Français et une Allemande ont été condamnés lundi à la réclusion à perpétuité pour appartenance au groupe Etat islamique (EI) par la Cour pénale centrale de Bagdad, chargée des affaires de terrorisme.
Le Français Lahcen Gueboudj, 58 ans, et l’Allemande – dont seul le prénom, Nadia, a été dévoilé publiquement – ont été condamnés séparément. La peine de perpétuité équivaut à 20 ans de réclusion dans la législation irakienne. Lahcen Gueboudj, cheveux blancs coupés courts, barbe de quelques jours et uniforme marron des prisonniers, a répondu durant une demi-heure aux questions du juge. Il a d’emblée démenti toutes ses déclarations obtenues lors d’interrogatoires et citées par le juge. « J’ai signé des aveux en arabe sans savoir ce qui était écrit », a affirmé l’homme qui s’exprimait en français, avec un fort accent du sud de la France.
« Je n’aurais jamais quitté la France si mon fils aîné Nabil, 25 ans, n’avait pas rejoint la Syrie », a-t-il plaidé. « Je voulais le convaincre de rentrer avec nous en France », a ajouté Lahcen Gueboudj, qui était parti avec sa femme et ses enfants en Turquie puis en Syrie avant d’être arrêté en Irak.
Répudiée par son mari
De son côté, Nadia a raconté en allemand émaillé de mots d’arabe avoir rejoint la Turquie avant de passer en Syrie puis en Irak avec sa soeur handicapée, tuée ensuite dans un bombardement, sa mère et sa fille Yamama. Son avocat a plaidé qu’elle était mineure au moment des faits, que son mariage avec un jihadiste relevait du « viol commis par un groupe armé et non d’une décision prise par un adulte en toute conscience ». Répudiée par son mari membre de l’EI en Syrie, la jeune femme, voile sur la tête et abaya noire, a affirmé être partie vers l’Irak « pour fuir les gens de l’EI ». Sa mère, Lamia K. arrêtée avec Nadia en juillet 2017 à Mossoul dans le nord de l’Irak, avait écopé en janvier 2018 de la peine de mort, sentence ensuite commuée en réclusion à perpétuité.
AFP et Le Quotidien