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Discussions au sommet sur l’avenir de Dudelange


Dan Biancalana, Étienne Schneider et Nicolas Schmit étaient, hier, à l'écoute des entreprises dudelangeoises. (photo Alain Rischard)

Politiques et représentants d’entreprises ont discuté, ce jeudi, du présent et de l’avenir économique de Dudelange, lors du 16e sommet économique de la quatrième ville du pays, en présence du ministre de l’Économie, Étienne Schneider, et du ministre du Travail, Nicolas Schmit. Au final, il a surtout été question de formation et d’éducation.

Ampacet Europe SA, ArcelorMittal, CFL Multimodal, Jules Farenzena, Constructions P. Farenzena, Husky Injection Molding Systems… Au total, une douzaine d’entreprises de Dudelange et de sa région ont répondu présent, hier, à l’invitation du collège des bourgmestre et échevins de la commune à prendre part au 16e sommet économique de la Forge du Sud, qui s’est déroulé en présence du ministre de l’Économie, Étienne Schneider, et du ministre du Travail, Nicolas Schmit. «L’objectif de cette matinée est de créer des échanges entre les acteurs de l’économie locale et les représentants politiques», introduit le bourgmestre, Dan Biancalana.

Le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, s’est montré rassurant sur l’avenir économique du pays. «La croissance est de retour, affirme-t-il. Elle a été de 2,9 % en 2014 contre 1,7 % pour l’ensemble de l’UE. Pour 2015, elle devrait être de 3,3 %, puis de 3,7 % les années suivantes. Les autres indicateurs sont également encourageants. Je suis extrêmement optimiste pour l’avenir de l’économie luxembourgeoise. Notre politique de diversification économique est en train de porter ses fruits. Les secteurs de la logistique, des écotechnologies et des biotechnologies sont en train de décoller. Comme ici à Dudelange.»

«L’école doit s’ouvrir aux entreprises»

Cette diversification économique entraîne un besoin de main-d’œuvre qualifiée, voire hautement qualifiée. Et aux dires des entrepreneurs, elle manque à Dudelange. «Il y aura toujours des emplois peu qualifiés, répond le ministre du Travail, Nicolas Schmit, mais l’évolution de l’économie va dans le sens d’une qualification poussée. C’est pourquoi nous devons continuer de nous rapprocher des besoins du marché du travail en développant des formations sur mesure établies en étroite collaboration avec les entreprises.» De son côté, Grégory Martinis, de l’entreprise Jules Farenzena, estime que «nous avons de plus en plus de mal à trouver des artisans, des maçons…».

«L’état d’esprit doit changer chez les jeunes, avance Nicolas Schmit. Outre la nécessité de créer de nouvelles formations hautement qualifiées, les emplois de l’artisanat et de la logistique doivent être valorisés en relançant par exemple l’apprentissage. Le tout doit permettre de mieux orienter les jeunes vers les secteurs où il y a de l’emploi.»
Selon Étienne Schneider, «il faudrait faire ce que nous faisons aujourd’hui chaque année dans les différents lycées du pays». Les entrepreneurs autour de la table acquiescent. Le directeur du lycée Nic-Biever, Roger Roth, est également pour : «Le milieu scolaire doit s’ouvrir, avoir de vrais contacts réguliers avec le monde de l’entreprise.»

La suite des échanges s’est déroulée à huis clos. Les entreprises ont présenté leurs activités et précisé leurs besoins en termes d’infrastructures ou encore de personnel. «Cette matinée était extrêmement intéressante, souligne Corinne Fernandez, manager ressources humaines à Guardian Luxguard. Nous avons pu faire état de nos sentiments sur la situation actuelle et de nos besoins.»

Pour Dan Biancalana, ces échanges ont été «enrichissants». «Il y a des pistes à creuser, poursuit le bourgmestre de Dudelange. Tout cela va dans le sens de notre objectif de croissance maîtrisée sur tous les plans.»

Guillaume Chassaing