Des dizaines de jihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) sont retranchés dans leur dernier carré dans le sud syrien, a rapporté mardi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, les forces gouvernementales ayant reconquis la quasi-totalité de leur bastion dans la province de Deraa.
L’Observatoire (OSDH) a indiqué que le groupe ultra-radical essayait de négocier une évacuation des combattants pris au piège vers d’autres secteurs jihadistes, en échange de la libération d’une trentaine de femmes et enfants récemment kidnappés par l’organisation. Près de cent jihadistes de l’Armée Khaled Ben al-Walid, faction ayant prêté allégeance à l’EI, sont encerclés dans un secteur du sud-ouest de Deraa, selon l’OSDH.
Ces derniers jours les forces prorégime ont progressivement reconquis les villages tenus par l’organisation et lundi l’agence officielle Sana assurait que la défaite des jihadistes n’était plus qu’une affaire de « quelques jours ». « Des négociations sont en cours entre les forces du régime et l’EI, pour évacuer les jihadistes et leurs familles retranchés » à Deraa, a indiqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. « Les pourparlers sont ardus, et pour faire pression sur les jihadistes, l’aviation russe a mené des raids aériens », a-t-il souligné, Moscou étant un allié indéfectible du régime de Bachar al-Assad.
Accord entre Daesh et les forces pro-Assad
Les jihadistes réclament d’être évacués vers leur fief dans le désert central de la Badiya, en échange de la libération de femmes et enfants enlevés dans la province voisine de Soueida, selon la même source. Les otages avaient été emmenés dans les régions désertiques de la Badiya, aux limites nord-est de la province de Soueida. Ils ont été kidnappés le 25 juillet à la faveur d’attaques coordonnées lancées par l’EI qui ont fait plus de 250 morts dans la région de Soueida, d’après l’OSDH.
Ce ne serait pas la première fois que le régime et l’EI négocient une sortie de crise. En mai, le pouvoir syrien avait accepté l’évacuation de plus d’un millier de jihadistes du sud de Damas. A la faveur d’une offensive lancée à la mi-juin, les forces gouvernementales ont pu reconquérir la quasi-totalité des provinces de Deraa et de Qouneitra dans le sud syrien, après des bombardements meurtriers et des accords de capitulation imposés aux rebelles.
Déclenché en 2011 le conflit en Syrie a fait plus de 350 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
Le Quotidien/AFP