Des centaines de Portugais ont manifesté bruyamment ce jeudi à Lisbonne contre les privatisations dans le secteur des transports, dont celle de la compagnie aérienne TAP, accusant le gouvernement de brader les entreprises stratégiques du pays.
« Privatiser, c’est voler », « les transports privés sont plus chers », ou encore « le secteur public appartient à tous, le privé uniquement à certains », ont scandé les manifestants devant le Parlement portugais, rassemblés à l’appel du syndicat des transports (Fectrans). « On ne sait pas ce qu’on va devenir », s’inquiète Vitor Baeta, 60 ans, mécanicien de TAP Portugal, avant de reprocher au gouvernement de « privatiser toutes les entreprises stratégiques du pays ».
Le gouvernement de centre droit a lancé en novembre la privatisation de 66% de la compagnie aérienne nationale TAP Portugal, et a annoncé vendredi avoir reçu trois offres. Mardi, une énième grève de 24 heures avait paralysé le métro de Lisbonne, alors que l’exploitation des transports en commun de la capitale portugaise doit être confiée à des sociétés privées.
« Une fois privatisés, les transports de Lisbonne cesseront d’être au service des habitants et seront uniquement tournés vers les touristes », estime Ricardo Alves, 39 ans, chauffeur de bus de la compagnie lisboète Carris, dans la manifestation.
À Porto, le métro a délégué fin avril l’exploitation et la maintenance de son réseau à un consortium espagnol et, en mars, le gouvernement portugais a lancé la privatisation de la filiale pour le fret des chemins de fer (CP Carga) et d’une société d’entretien des rails (Emef).
AFP