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Jupiler League : Entretien avec Dieumerci Ndongala


À 23 ans, Dieumerci Ndongala explose en Jupiler League sous les couleurs de Charleroi.  » Je sais ce que je dois à la Jeunesse « , dit l’ancien ailier eschois, en contact permanent avec Sébastien Grandjean.

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Dieumerci Ndongala, qui s’est mis les supporters de Charleroi dans la poche, rendra visite à Zulte-Waregem vendredi. (Photo : Michel Malherbe)

> Charleroi cartonne ces dernières semaines. L’objectif est-il d’atteindre les play-offs (réservées aux six premiers) ?

Dieumerci Ndongala : On a gagné sept de nos huit derniers matches et on pratique un beau football. Il y a une période où on subissait trop. Notre réveil est sûrement dû au fait qu’on joue beaucoup plus haut. Bref, on traverse une très bonne période. À la base, terminer dans les six premiers était plutôt un objectif pour la saison prochaine. Notre vrai objectif, c’est la Coupe de Belgique. On est en quarts de finale (NDLR : Charleroi a battu le Cercle Bruges 2-1 à l’aller et jouera le retour en janvier) et depuis cette année, le vainqueur se qualifie directement pour les poules de l’Europa League.

> Parlez-nous de votre changement de statut. Il n’y a pas si longtemps que vous êtes titulaire finalement…

Je suis arrivé l’hiver dernier à Charleroi. J’ai bien terminé la saison. Du coup, j’ai démarré la nouvelle saison titulaire. Je n’ai pas été mauvais, mais comme on a fait trois défaites et un nul, je me suis retrouvé sur le banc. Je rentrais à quasiment tous les matches mais je jouais moins. Je me suis ensuite blessé au genou, j’ai arrêté trois semaines. J’aurais pu être largué mais je me suis accroché. J’avais régulièrement Sébastien Grandjean au téléphone. Il me disait : « Ne t’inquiète pas, c’est juste qu’ils ne savent pas t’utiliser. J’ai une totale confiance en toi, ce n’est qu’une question de temps. » J’ai retrouvé ma place grâce à la trêve internationale. On a fait deux amicaux, un contre Metz (défaite 0-1) et un qu’on a gagné contre Dudelange (3-1). J’ai été bon pendant les deux, surtout contre le F91 où j’ai mis un but et fait deux passes décisives. Je leur ai fait mal. Benajiba (NDLR : son ancien coéquipier à la Jeunesse) s’est pris son petit pont, tout était parfait… Bref, grâce à mes prestations, j’ai été titularisé contre Anderlecht (victoire 3-1), qui venait de jouer à Arsenal (3-3) et qui allait battre Galatasaray (2-0) quatre jours plus tard en Ligue des champions. Pas n’importe quel Anderlecht! Depuis, je n’ai plus quitté le onze de départ.

> Peut-on dire que c’est le vrai début de votre carrière ?

En foot, rien n’est jamais acquis. Je dois rester humble et continuer à travailler. Quand il m’a pris du Standard pour venir à la Jeunesse, Grandjean m’a dit : « Si à 24 ans tu n’es pas en D1, tu n’y seras jamais. » J’ai 23 ans et j’y suis depuis un an. Oui, je suis dans les temps.

> Charleroi est même devant le Standard au classement. Considérez-vous ça comme une revanche par rapport à votre club formateur ?

J’ai toujours su que je pouvais y arriver. Peu importe le chemin que j’ai emprunté, j’y suis arrivé. Je n’ai jamais eu de contrat pro au Standard, le club n’a pas été patient avec moi. Mais peut-être que moi-même je n’étais pas prêt…

> Finalement, le Luxembourg a été un bon tremplin…

Les gens qui me découvrent en Belgique sont étonnés de voir que je suis passé par le Luxembourg. Moi, ça m’a forgé mentalement. Mon jeu a aussi évolué, il avait besoin de ça. Avant, les duels, ce n’était pas mon truc. Mais quand tu joues contre Dudelange ou Kayl/Tétange, tu n’as pas le choix, tu dois t’y coller. Je crois que Manuel (NDLR : Correia, l’ancien coach de Kayl/Tétange) disait à ses joueurs de ramasser mes chevilles!

> Votre mentor Sébastien Grandjean et votre ami Yassine Benajiba sont tous les deux au F91 aujourd’hui. Qui supporterez-vous lors du prochain clasico ?

Les supporters de la Jeunesse sont toujours dans mon cœur, alors je dis la Jeunesse sans hésiter. Et puis Grandjean et Benajiba doivent m’inviter à un match de Dudelange mais j’attends encore l’invitation… Même en étant à Charleroi, j’ai toujours un œil sur ce qui se passe en BGL Ligue. Pour avoir joué contre Dudelange en amical, je suis certain que la machine va vite se mettre en route. J’ai connu Grandjean à la Jeunesse et à La Louvière, je suis bien placé pour savoir qu’il faut lui faire confiance.

De notre journaliste Matthieu Pécot