Jacques Schneider a présenté lundi une collection de vêtements dit «luxembourgeois», dans le cadre de la campagne «Rethink Your Clothes», financée par le ministère des Affaires étrangères et européennes et menée par l’ONG Fairtrade Lëtzebuerg et la Fondation Caritas Luxembourg.
Qu’ont ces vêtements de particulier? A priori, pas grand-chose. Ce sont des tee-shirts, joggings et sweats blancs sur lesquels sont floqués des illustrations de lieux emblématiques du Luxembourg et le visuel de la signature «Luxembourg- Let’s make it happen».
«Trouver une pièce luxembourgeoise»
Ces pièces pourraient parfaitement être portées par les employés des offices de tourisme du pays, voire dans les festivals, ou acheté par les touristes, heureux de ramener un souvenir de leur passage au Grand-Duché. La collection est née d’une histoire que l’artiste aime à raconter : «Un jour, ma sœur m’a proposé de m’offrir 50 euros pour m’acheter un jogging, mais m’a donné comme condition de trouver une pièce luxembourgeoise, respectueuse de l’environnement et des droits humains. Du fair trade en somme. Sauf qu’après des recherches, je n’en n’ai pas trouvé. J’ai donc décidé de créer quelque chose», raconte-t-il. Le partenariat avec l’ONG Fairtrade Lëtzebuerg s’est fait «plus tard», précise-t-il. Car, depuis janvier dernier, Jacques Schneider a créé «seul» des dizaines de pièces, qui suscitent un fort engouement selon l’artiste photographe.
Le président de l’ONG, Jean-Louis Zeien, se réjouit du partenariat. «Il faut vraiment qu’il y ait un changement radical au niveau de nos modes de consommation et de production, notamment en matière de textile, car le défi est énorme, qu’il s’agisse des récoltes de coton dans les champs ou des usines, où les conditions de travail sont déplorables. Nous voulons donc aujourd’hui véhiculer un message très positif qui est que cette collection de vêtements repose sur trois principes : équitable, biologique, créative.»
Jean-Louis Zeien poursuit : «Cette initiative répond également aux trois piliers d’un développement durable via les critères du commerce équitable aux niveaux économique, avec des prix équitables pour les producteurs souvent oubliés, social et écologique.»
Un système de contrôles
Pour autant, même si Jacques Schneider rêve du jour où ses produits seront 100 % luxembourgeois, ce n’est pas le cas aujourd’hui et il n’est pas question de parler de «circuit court». La majorité des cotons utilisés pour la fabrication des vêtements viennent de l’Afrique de l’Ouest et de l’Inde, «où ils sont travaillés dans l’industrie du textile notamment en Inde», mais Jean-Louis Zeien tient à assurer qu’il y a «tout un système de contrôles pour veiller au respect des principes» du fair trade. La finition et le flocage sont eux réalisés en France, mais Jacques Schneider se «renseigne pour monter une chaîne de production luxembourgeoise». Même si l’initiative séduit et qu’elle est basée sur de bonnes intentions, la réalité montre que le 100 % fair trade reste difficile à atteindre. Mais un jour peut-être y arriveront-ils.
Sarah Melis
Où trouver les vêtements ?
La collection sera vendue au Grand-Duché de Luxembourg dès début août dans différents magasins, dont notamment l’atelier de Jacques Schneider, la Kritzel Fabrik (près de la gare), la boutique Zakka (Luxembourg), la House of Luxembourg (Luxembourg), Side-Lane (Echternach) et le Concept Store Miyo (Strassen) avec une collection enfants.