Membre du comité exécutif du Comité de liaison des associations d’étrangers (CLAE) et président du Parti démocrate (PD) au Luxembourg, Mario Tommasi porte un regard sombre sur la situation en Italie.
À la suite des élections italiennes générales du 4 mars, Matteo Salvini, du parti d’extrême droite de la Ligue du Nord, est entré au sein du gouvernement Conte, fruit d’une coalition entre son parti et le Mouvement 5 étoiles (M5S) de Luigi Di Maio, en tant que ministre de l’Intérieur et vice-président du Conseil des ministres italien. Toutefois, selon de nombreux observateurs, dont fait partie Mario Tommasi, le «vrai» Premier ministre (ou, plus justement, président du Conseil des ministres), ne serait pas Giuseppe Conte, mais bel et bien Matteo Salvini. Coup de projecteur sur la situation politique actuelle en Italie, avec Mario Tommasi.
«Giuseppe Conte est une marionnette»
Mario Tommasi analyse froidement la façon dont est gouvernée l’Italie depuis l’accord de coalition conclu entre la Ligue du Nord et le M5S : «Ils ont créé un gouvernement où vous avez un Premier ministre, Giuseppe Conte, qui est très absent : on ne le voit jamais, ou très peu! À ses côtés figurent deux vice-Premiers ministres, à savoir Matteo Salvini et Luigi Di Maio. Or je rappelle que ces deux derniers voulaient, tous deux, devenir Premier ministre durant la campagne électorale. Je constate que Matteo Salvini agit comme tel à l’heure actuelle. En effet, il ne s’occupe pas que du ministère de l’Intérieur, il s’occupe véritablement de tout : d’économie, du système de pensions… En ce sens, je considère que Giuseppe Conte a été placé là en tant que marionnette et que le vrai Premier ministre, c’est Salvini. Et c’est aussi l’image qui est renvoyée à l’étranger», estime Mario Tommasi.
«Une partie des 49 millions d’euros placée à Luxembourg?»
Si Matteo Salvini se mêle de tout, selon Mario Tommasi, il se montre toutefois très peu bavard sur les 49 millions d’euros de financement public que la Ligue du Nord aurait détournés à des fins personnelles. Pour sa part, Mario Tommasi qualifie d’«étonnant» le fait qu’«il n’explique pas où sont passés les 49 millions qu’il a reçus de l’État, dont apparemment une partie serait placée à Luxembourg.»
Le M5S n’est pas de gauche car allié à l’UKIP de Farage
Au sujet du Mouvement 5 étoiles, Mario Tommasi estime que ce parti n’est pas du tout situé à gauche, comme il le prétend : «Quand on me dit qu’il se positionne à gauche de l’échiquier politique italien, je m’insurge. Le M5S est allié, au niveau européen, à l’UKIP de Nigel Farage, le grand défenseur du Brexit qui n’est certainement ni pro-européen ni de gauche. Moi je dis : « Regarde avec qui tu vas et je dirais qui tu es. »»
«Le M5S joue uniquement un rôle de « comparse »»
Toujours concernant le M5S, qui est donc le deuxième parti au pouvoir, Mario Tommasi le qualifie de «comparse», car il aurait un rôle secondaire voire étouffé au sein du gouvernement.
«Salvini a les mêmes postures qu’un certain Mussolini»
Pour revenir à Matteo Salvini et à la situation politique générale en Italie, Mario Tommasi est d’avis que l’Italie dérive à nouveau vers un régime fasciste. «Regardez les postures et même la rhétorique de Salvini, il me fait penser à un certain Benito Mussolini.» Puis le membre du comité exécutif et du bureau du CLAE d’indiquer que «la montée du populisme en Italie est très dangereuse et la situation actuelle n’est pas sans rappeler la période qui a précédé la Seconde Guerre mondiale».
Le constat de Mario Tommasi est d’ailleurs sans ambages : «Je remarque que l’Italie devient un pays de plus en plus raciste et de moins en moins tolérant – et pas seulement vis-à-vis des immigrés – mais aussi par rapport aux Italiens qui vivent à l’étranger.»
«Si vous avez un avis différent, on essaie de vous faire taire»
Cette montée du fascisme, Mario Tommasi l’illustre par un exemple bien simple : «Si vous essayez de parler de politique en Italie, en tant qu’Italien vivant à l’étranger, on vous prie de retourner vers le pays où vous avez émigré. Ce phénomène se généralise. Je considère qu’il y a une montée du fascisme, car on peut parler de fascisme en Italie. Toute personne critiquant le gouvernement est de suite prise à partie. Si vous avez un avis différent du leur, on essaie de vous faire taire», conclut-il.
Claude Damiani
Je dois avouer que moi aussi je suis assez inquiète au sujet de ce personnage qui s’appelle Salvini et non Salivini.
Il me rappelle certains dictateurs de la 2e guerre mondiale dont toutes les idées n’étaient pas foncièrement mauvaises mais qui à un certain moments on viré à l’extrémisme. Et les Italiens (une bonne partie de la population) le vénèrent….je ne sais plus quoi penser.