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Une difficile troisième mi-temps

Il n’y aura pas vraiment d’effet Coupe du monde pour le président français, Emmanuel Macron, cet été, ni pour la rentrée… Deux jours à peine après le défilé des champions du monde sur les Champs-Élysées, Le Monde a publié, mercredi dernier, une vidéo qui allait gommer l’éventuel avantage politique espéré par le palais de l’Élysée.

Le document date du 1er mai et on y voit un proche collaborateur d’Emmanuel Macron, affublé d’équipements policiers et entouré de CRS, en train de molester des manifestants. Alexandre Benalla, 26 ans, habitué des services d’ordre et de la sécurité de personnalités politiques, est depuis dans la tourmente.

Une tourmente qui a atteint les appartements feutrés du palais de l’Élysée, d’habitude si calmes en cette période de l’année. Le président français, Emmanuel Macron, a gardé le silence dans cette affaire jusqu’à hier où il a laissé filtrer, via ses proches, son intention de faire toute la lumière sur des faits «inacceptables».

Il va falloir faire mieux, car à en juger, hier, par la performance de son ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, devant une commission d’enquête parlementaire constituée au pied levé, l’incendie n’est pas près de s’éteindre!

Devant la colère et l’incompréhension qui montent, le président de la République a annulé une visite sur le Tour de France demain… histoire d’éviter les questions embarrassantes des journalistes, mais aussi peut-être (et surtout) quelques sifflets qui risqueraient d’être plus appuyés que d’habitude, le tout en direct à la télévision. Question image, on peut trouver mieux…

Le président Macron semblait réussir à maintenir le cap depuis son arrivée au pouvoir l’année dernière, malgré les étincelles provoquées par ses réformes. Aujourd’hui, il affronte une première crise politique majeure impliquant, excusez du peu, ses propres services.

Sa discrétion sur le sujet est inhabituelle, lui qui aime tant aller «au contact» dès qu’il le peut. Il va falloir qu’il reprenne la main s’il ne veut pas y laisser des plumes dans l’opinion, car même la torpeur du mois d’août ne fera pas oublier le scandale «Benalla».

Laurent Duraisin