Accueil | Grande Région | Forbach : 950 000 euros tombés du ciel pour Emmaüs !

Forbach : 950 000 euros tombés du ciel pour Emmaüs !


La bienfaitrice s’appelait Edwige Willerwald et demeurait à Creutzwald. Mariée, sans enfant, elle a rédigé son testament en 1991. (photo RL/Josette Briot)

Edwige Willerwald, une habitante de Creutzwald, a choisi de léguer tous ses biens à la communauté Emmaüs de Forbach. Argent plus maison, l’héritage s’élève à 950 000 euros !

« On a eu un peu de mal à y croire… », avoue Jean-Luc Ferstler. En octobre dernier, quand le responsable d’Emmaüs Forbach reçoit un courrier notarial lui annonçant un legs de 950 000 euros au bénéfice de sa communauté, il a d’abord douté. « J’ai pensé que je ne voyais pas clair. Je suis sorti de mon bureau et j’ai appelé un compagnon pour qu’il me confirme la somme. » Le legs comprend 850 000 euros en argent et une maison d’une valeur de 100 000 euros. « C’est énorme », sourit Gaston Weber, le président de la communauté, tout aussi surpris par le geste de cette généreuse bienfaitrice.

Elle s’appelait Edwige Willerwald et demeurait à Creutzwald. Mariée, sans enfant, elle a rédigé son testament en 1991. « Dans une lettre écrite à la main, elle désigne précisément « les Chiffonniers d’Emmaüs Forbach, en Moselle » comme légataire universel. « Nous avons été d’autant plus étonnés par cet héritage que nous ne connaissons pas du tout cette dame », confie Gaston Weber.

A priori, Edwige Willerwald n’a jamais croisé le chemin des compagnons forbachois au cours de sa vie. « Nous avons examiné nos fichiers, nous n’avons rien trouvé. Même pas une intervention chez elle pour la débarrasser de vieux meubles. Pourtant, il doit bien y avoir un lien pour qu’elle soit aussi précise dans son testament. »

Hasard ou providence

« En tout cas, que ce soit par hasard ou la providence, cette somme tombe à point nommé et va faire beaucoup de bien », remarque Gaston Weber. L’association va profiter de ce don inespéré pour améliorer les conditions d’hébergement de ses résidents. « Rien n’ira dans le fonctionnement, tout sera partagé entre l’investissement et des actions solidaires, la solidarité autant que l’accueil inconditionnel étant le point fort de notre communauté. »

Les compagnons n’oublient pas leur bienfaitrice, « ils se feront un devoir de lui faire ériger une tombe convenable. » Une maison, un jardin, des dons en espèces, Emmaüs Forbach a déjà hérité par le passé. Mais rien de comparable. « À part le trésor découvert en 1998 par trois compagnons dans un immeuble qu’ils nettoyaient », rappelle le responsable. À l’époque, la communauté avait touché la moitié de la valeur de ce pactole, chiffré à 600 000 francs.

Josette Briot (Le Républicain Lorrain)