Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker se rendra le 25 juillet à Washington pour rencontrer le président américain Donald Trump, avec l’objectif de désamorcer le conflit commercial entre l’UE et les États-Unis, a annoncé mardi l’exécutif européen.
« Le Président Juncker et le Président Trump vont travailler à améliorer le commerce transatlantique et à bâtir un partenariat économique plus fort », précise la Commission dans son communiqué. « Les deux dirigeants vont discuter de la coopération approfondie entre les gouvernements et les institutions de l’Union européenne et des États-Unis sur un vaste ensemble de sujets, comme la politique étrangère et de sécurité, la lutte contre le terrorisme, la sécurité énergétique et la croissance économique », ajoute-t-elle.
La Maison-Blanche a publié un communiqué quasiment identique à celui de la Commission, sauf que contrairement au texte européen, il ne fait pas mention d’une « coopération approfondie » entre les deux régions.
La Commission s’est refusée à détailler les intentions de Jean-Claude Juncker sur le plan commercial lors de cette rencontre, qui aura lieu à la Maison-Blanche. « Nous sommes en train de préparer notre stratégie et il ne serait pas sage de ma part d’en discuter ici », a affirmé mardi Margaritis Schinas, un porte-parole de l’institution, lors du point presse quotidien.
Trump menace toujours
Selon des sources européennes, une réunion entre États membres mercredi servira à peaufiner la position commune. Bruxelles et Washington sont engagés dans une guerre commerciale depuis le 1er juin quand Donald Trump, invoquant la « sécurité nationale », a imposé des droits de douane punitifs sur l’acier et l’aluminium européens, malgré les protestations. Les Européens avaient immédiatement répondu par des taxes sur une série de produits américains emblématiques, comme le beurre de cacahuète ou les Harley Davidson, en guise de rétorsion.
Trump a depuis menacé de mettre en place des droits de douane supplémentaires de 20% sur les voitures importées aux États-Unis en provenance de l’UE, une mesure qui aurait des conséquences bien plus lourdes que les taxes sur l’acier et l’aluminium. « S’ils ne négocient pas de bonne foi, nous ferons quelque chose en rapport avec les millions de voitures qui entrent dans notre pays et qui sont taxées à un niveau pratiquement nul, un niveau très bas », a encore menacé l’Américain la semaine passée, lors d’un sommet de l’Otan à Bruxelles, à propos de la visite de Juncker. Quelques jours plus tard, il avait qualifié l’UE d’ « ennemi » des États-Unis sur le plan commercial.
L’Union européenne impose actuellement 10% de droits de douane aux véhicules importés des États-Unis – y compris ceux fabriqués par des constructeurs européens – tandis que les USA taxent à 2,5% les importations de voitures et à 25% celles des camionnettes et pick-up.
Le Quotidien/AFP