Le mécanicien luxembourgeois en chef de l’équipe Trek-Segafredo occupe un rôle majeur dans son groupe. À 32 ans, il entame son troisième Tour de France.
« Le Tour c’est le Tour… » Ce n’est pas un coureur de plus qui s’exprime ainsi. C’est Glen Leven, le jovial mécanicien de l’équipe Trek-Segafredo. Le Luxembourgeois établi à Bridel était lundi au moins aussi concentré que les coureurs : «Le chrono par équipes est un exercice délicat pour les coureurs, mais aussi pour nous les mécaniciens, car tous les vélos, et pas seulement le vélo des leaders, doivent être très performants. Sur toute la course, qui passe très vite, on reste sur le qui-vive. C’est intense…»
Difficile quand on écoute Glen Leven de différencier l’ancien coureur de l’UC Dippach de l’actuel mécano en chef (il officie seul en course sur ce Tour en première voiture suiveuse). D’ailleurs sa silhouette élancée laisse deviner qu’il aligne encore les bornes sur sa machine : «Je roule encore 10 000 kilomètres les bonnes années et lorsque je me trouve en course, je cours jusqu’à environ un millier de kilomètres», assure le jeune homme de 32 ans.
On connaît son histoire. Passionné de mécanique, il officiait dans le magasin de Tom Flammang où à ses débuts, Bob Jungels était client. C’est surtout pour suivre son compatriote qu’il commença sa carrière chez Leopard puis chez Trek en 2014. D’ailleurs lorsqu’il est chez lui, il n’est pas rare de voir ses compatriotes professionnels venir occasionnellement se faire dépanner, ce qu’il fait sans sourciller car il aime rendre des services aux copains.
Forte capacité d’écoute
Visiblement, Glen Leven, décrit par Alain Gallopin, l’un des directeurs sportifs de l’équipe, comme un professionnel compétent et un garçon attachant, a trouvé sa voie dans le cyclisme professionnel : «Pour le moment, je ne me vois pas arrêter», glisse celui qui est surtout en charge des vélos des leaders, Bauke Mollema pour le classement général et John Degenkolb pour les sprints.
Il attend beaucoup d’eux. «Je pense qu’ils sont en forme, je sens une bonne dynamique», assure Glen Leven dont on devine une forte capacité d’écoute. Le mécanicien de vélos est-il aussi un réparateur des âmes blessées ? «Il n’y a pas que le côté mécanique, c’est sûr, souvent, les coureurs passent des problèmes mécaniques à leurs propres soucis de la vie quotidienne», reprend-il.
Il répond même aux demandes les plus farfelues comme lorsque le Japonais Fumiyuki Beppu lui demanda d’inverser toutes ses manettes de commande des dérailleurs : «Après deux heures d’utilisation, il a changé d’avis», rigole-t-il.
Bien sûr, il croise les doigts pour que son équipe Trek-Segafredo, qui a déjà perdu un homme malade (Tsgabu Grmay), puisse retrouver des couleurs d’ici peu.
A Cholet, Denis Bastien