Au lendemain d’un sommet historique de leurs dirigeants, l’Érythrée et l’Éthiopie ont signé hier à Asmara une déclaration formalisant leur rapprochement et mettant fin à 20 ans d’état de guerre.
Le président érythréen, Issaias Afeworki, et le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, ont signé dans la matinée dans la capitale érythréenne une «déclaration conjointe de paix et d’amitié», a annoncé le ministre érythréen de l’Information, Yemane Gebremeskel.
Ce texte déclare notamment que «l’état de guerre qui existait entre les deux pays est arrivé à sa fin. Une nouvelle ère de paix et d’amitié s’ouvre». «Les deux pays œuvreront à promouvoir une étroite coopération, dans les secteurs de la politique, de l’économie, du social, de la culture et de la sécurité», ajoute-t-il.
Le document confirme la reprise du commerce, des transports et des télécommunications, le rétablissement des relations diplomatiques et la mise en œuvre de l’accord international de 2000 sur la frontière commune.
Première rencontre depuis 20 ans
Des images de la cérémonie montrent Issaias Afeworki et Abiy Ahmed attablés à un bureau en bois, avec en toile de fond, les drapeaux des deux pays, signant cette déclaration. Peu après, Abiy Ahmed a quitté l’Érythrée pour rentrer à Addis Abeba au terme d’une visite de deux jours.
Pour la première rencontre depuis 20 ans entre les deux plus hauts dirigeants érythréen et éthiopien, la délégation éthiopienne avait reçu un accueil chaleureux dans les rues d’Asmara. «Nous abattrons le mur et, avec amour, nous bâtirons un pont entre les deux pays», avait lancé avec lyrisme lors du dîner d’État le jeune Premier ministre Abiy Ahmed, 42 ans, qui depuis sa nomination en avril a amorcé ce rapprochement entre les deux anciens frères ennemis.
Joint Declaration of Peace and Friendship between Eritrea and Ethiopia, 9 July 2018; (Full statement) https://t.co/mBVCuHSLzY pic.twitter.com/XkoGf6OCuV
— Yemane G. Meskel (@hawelti) 9 juillet 2018
Le Quotidien/ AFP