Auréolé de succès avec le Barça, Luis Enrique, nommé lundi nouveau sélectionneur de l’Espagne, va avoir la lourde tâche de remettre sur pied une « Roja » déstabilisée par le psychodrame de l’éviction de Julen Lopetegui et éliminée en huitièmes de finale du Mondial.
« La nomination de Luis Enrique comme sélectionneur pour les deux prochaines années a été approuvée à l’unanimité », a déclaré lundi devant la presse le président de la fédération espagnole Luis Rubiales. « Il voulait être sélectionneur de l’Espagne. Il avait reçu des offres extrêmement importantes, il était impossible d’arriver à ces sommes et il a donc fait beaucoup d’efforts », a ajouté Rubiales. Enrique, 48 ans, devrait être présenté officiellement devant la presse « la semaine prochaine », a encore dit le patron de la fédération espagnole.
Ancien joueur international du Real Madrid puis du Barça dans les années 1990 (62 sélections), Luis Enrique est devenu un entraîneur à succès sur le banc du club blaugrana. L’Asturien a fait ses armes d’entraîneur sur le banc de la réserve du Barça avant d’aller à la Roma (2011-2012), au Celta Vigo (2013-2014) et de revenir en 2014 à Barcelone où il a connu la gloire. Auteur d’un triplé en 2015 (Liga, Coupe du Roi et Ligue des Champions), Luis Enrique a remporté neuf titres en trois ans sur le banc du Barça avant de partir en 2017 en justifiant son choix par l’usure du poste.
Au-delà de son palmarès, la miraculeuse remontada contre le Paris Saint-Germain en Ligue des Champions en 2017 (6-1 après un 0-4 à l’aller) aura marqué son mandat. Mais cette fois, c’est un tout autre challenge qui l’attend à la tête de la « Roja ». « Nous cherchons un leader incontestable (…) Un entraîneur doit être une personne de caractère, qui s’impose dans le vestiaire », avait dit Luis Rubiales, avant d’annoncer la nomination d’Enrique.
La fin de la spirale de l’échec ?
« Ce dont a besoin la sélection est un entraîneur ayant eu du succès, qui soit un entraîneur moderne », avait déclaré pour sa part le nouveau directeur sportif de la « Roja », José Francisco Molina, ancien gardien de l’Atlético de Madrid et de La Corogne comptant neuf sélections, nommé lui aussi lundi.
Partie en Russie comme l’une des grandes favorites pour le Mondial, la sélection espagnole a vécu un véritable psychodrame à deux jours de ses débuts face au Portugal. Ulcérée par l’annonce surprise de son recrutement par le Real Madrid pour remplacer Zinedine Zidane à l’issue de la Coupe du monde, la fédération avait limogé le sélectionneur Julen Lopetegui, invaincu depuis son arrivée en 2016 et prolongé jusqu’en 2020 quelques semaines plus tôt.
Avec le directeur sportif Fernando Hierro, qui a démissionné dimanche de ses fonctions, en pompier de service, la « Roja » a été éliminée en huitièmes de finales aux tirs au but par la Russie (1-1 a.p., 4 t.a.b. 3). Un troisième échec en trois compétitions après l’élimination en huitièmes de l’Euro 2016 et celle en poules du Mondial 2014, après avoir régné sur la planète football (Mondial 2010 et Euro 2008 et 2012).
Le Quotidien/ AFP