Tour de France – chrono par équipes : de la revanche dans l’air pour Quick-Step

Bob Jungels le déclare très franchement, il espère que son équipe remportera ce lundi le contre-la-montre par équipes et, du même coup, que Fernando Gaviria récupèrera son bien : le maillot de leader cédé à Peter Sagan, vainqueur dimanche. Le Luxembourgeois devrait faire un bond au classement.

« On n’a pas eu de chance, c’est dommage… » À l’ombre des platanes du boulevard Sully, chaque coureur de l’équipe Quick-Step Floors qui s’était plu à vivre samedi un premier jour en jaune, avec les obligations qui vont avec dans ce Tour de France lancé sur les chapeaux de roues mais surtout plombé comme chaque année par une palanquée de gamelles, répétait la même chose. Bob Jungels n’a pas échappé à la règle. Il a évité facilement la cabriole de Fernando Gaviria, mais que faire lorsqu’on est pris dans une chute massive à un peu plus de deux kilomètres de la ligne ? Pour le principe, jusqu’à l’arrivée, on l’a vu maintenir un effort maximal, histoire de s’épargner toute mauvaise surprise, on ne sait jamais, des fois que le temps ne serait pas décompté. Cela n’a pas été le cas.

Cela n’a pas empêché Bob Jungels de planter le décor pour cette étape de Cholet et le fameux contre-la-montre par équipes du jour. «Je pense que nous sommes meilleurs que l’équipe Bora dans ce type d’exercice et on va courir avec la rage au ventre. J’espère qu’on reprendra ce maillot jaune. J’aimerais vraiment qu’on remporte cette étape !», promettait-il sans desserrer les dents.

Le match du jour vaudra forcément le détour, en effet. On suppose qu’il s’agira d’un match à trois puisque les équipes Sky, BMC et Quick-Step sont les plus citées au moment des pronostics. La règle du Tour de France nous impose de reconnaître qu’en juillet il n’y en a pas toujours, même si, effectivement, on voit mal le podium du jour sans ces trois formations rompues à performer dans cet exercice spécifique.

Jungels sera précieux

L’équipe Quick-Step Floors a passé son dimanche au grand air. C’était assez prévisible au fond. «On pensait que personne ne nous aiderait et ce fut le cas. Après, lorsqu’on a vu que personne ne nous aiderait, on a arrêté de rouler et le stress a commencé à monter, c’est le cyclisme. Des fois, tu dois jouer au poker. Là, on sait qu’on peut perdre. Un jour tout va bien, le lendemain ce n’est pas le cas», rappelait Bob Jungels.

Le champion national s’était montré très actif samedi dans la construction du succès de Fernando Gaviria et, d’ailleurs, il n’avait pas hésité à mettre la main dans le cambouis. «Je me sentais bien et il n’y avait aucune raison que je ne fasse pas mon boulot. On était partis dans ce Tour avec le but de remporter au moins une étape et on l’a déjà atteint. Rouler devant ne me gêne pas, remporter la première étape samedi et se retrouver en jaune, c’était super. Toute l’équipe faisait le travail, alors j’ai voulu le faire également et aider. On avait espéré remporter l’étape. Toute l’équipe le voulait, on l’a fait. C’était super», notait encore Bob Jungels qui s’est toutefois fait plus discret dimanche. «On avait prévu que je m’économise, donc je n’ai pas roulé…»

L’équipe Quick-Step Floors devrait en effet avoir bien besoin de Bob Jungels, du côté de Cholet. Cholet, dont le dernier passage du Tour avait couronné un certain Kim Kirchen, deuxième à l’époque derrière Stefan Schumacher, déclassé par la suite. Et si Bob et son équipe s’y imposaient à leur tour ?

A La Roche-sur-Yon, Denis Bastien