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Déi Gréng : un style, trois mots


Stéphanie Empain, désignée pour le Nord, représente cette nouvelle génération motivée et rayonnante (Photo : Herve Montaigu).

Les verts ont présenté lundi leur slogan pour la campagne des législatives. L’occasion aussi de faire plus ample connaissance avec Stéphanie Empain, cotête de liste dans le Nord.

« C’est notre premier pas dans cette campagne!» Lundi, le coprésident des verts, Christian Kmiotek, ne s’est pas retrouvé seul face à la presse après le départ inopiné de Françoise Folmer, descendue du tandem après la nomination de Claude Turmes comme successeur de Camille Gira.
Le «premier pas» consiste donc à dévoiler le slogan de la campagne, «Avenir. Cohésion. Bien vivre» (Zukunft. Zesummenhalt. Gutt liewen, en luxembourgeois), et à présenter celle qui prendra la place de seconde tête de liste dans le Nord aux côtés de Claude Turmes.
Les verts avaient déjà annoncé l’arrivée dans la course de Stéphanie Empain, restait encore à la présenter et ce fut chose faite hier matin dans le jardin de la fraction parlementaire, en plein ballet aérien dans le ciel de la capitale.
Le nouveau visage de déi gréng dans le Nord est une jeune maman de 34 ans qui se présente pour la première fois sur une liste électorale après dix ans de militantisme dans le parti écologiste.
Ancienne membre du comité de la section jeunes, elle avoue qu’elle n’avait pas prévu de se retrouver candidate aux élections législatives.
Enfant de Redange-sur-Attert, née d’une mère luxembourgeoise et d’un père belge, Stéphanie Empain réside aujourd’hui à Wiltz où elle aurait bien aimé voir une liste des verts entrer dans la bataille des communales.

Style politique des verts
«Ce sera pour la prochaine fois, c’est sûr», espère-t-elle alors que les candidats manquaient à l’appel pour le dernier scrutin.
Diplômée en sciences politiques, spécialisée dans les relations internationales, elle décroche son premier job de chargée de mission au sein de l’état-major de l’armée grand-ducale dans le cadre de la présidence luxembourgeoise du Corps européen. «Cela m’a appris que même un petit pays peut faire de grandes choses», dira-t-elle, décontractée, face à la presse.
Elle passe ensuite dans le secteur touristique et dirige pendant six ans l’Office régional du tourisme des Ardennes luxembourgeoises.
Elle se sent prête à créer alors une start-up. En 2016, elle fonde une minientreprise écoresponsable «afin de mieux pouvoir concilier vie professionnelle et vie privée», déclare cette mère de deux enfants âgés de 7 ans pour le premier et de 4 mois à peine pour le second.
Stéphanie Empain se sent d’attaque, prête à servir le pays dans le respect du «style politique des verts», comme le souligne Christian Kmiotek, sourire aux lèvres.
Car le style semble plaire aux électeurs selon les sondages qui penchent de plus en plus (58 % pour le dernier) en faveur d’une future coalition des écologistes avec les chrétiens-sociaux.
«Pour cela, il faut surtout que les électeurs votent massivement pour les verts», conseille le président du parti.

Le danger du «Luxembourg first»
«Pour nous, la politique est bien plus qu’un atelier de réparation», dit le président en évoquant les conséquences d’une croissance effrénée.
Les verts veulent agir de manière responsable et préparer l’avenir avec la participation de la population.
Pour Christian Kmiotek, «une chose est sûre : les grands défis de notre temps comme la digitalisation, le réchauffement climatique ou la montée des régimes autoritaires ne se régleront pas en fermant les yeux sur la situation actuelle, ni en s’abritant sous la chape d’un « Luxembourg first »».
Derrière cette croissance qui engendre des richesses mal redistribuées, il y a la réponse des électeurs qui, autour du Grand-Duché et un peu partout en Europe, se tournent vers les partis populistes.
Et ce n’est pas la confortable situation économique du Luxembourg qui le mettra à l’abri de cette tentation.

Geneviève Montaigu