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Luxembourg : une box contre le gaspillage alimentaire


Six restaurants de la Ville se sont engagés pour le système des box à emporter. Il s'agit d'embarquer son repas ou même ses restes, contre une consigne de cinq euros. (Photo : Franois Aussems)

Afin de réduire les déchets, des restaurateurs de Luxembourg mettent à la disposition de leurs clients des boîtes en plastique réutilisables pour emporter leur repas ou les restes de leur assiette.

Pas moins de 46 % des déchets alimentaires au Luxembourg pourraient être évités, soit plus de 10 000 tonnes par an. Cela représente tout de même l’équivalent de trois camions-poubelles remplis par jour. Les coûts, tant financiers qu’environnementaux, sont énormes, sans parler de l’aspect éthique d’un tel gaspillage. Afin de limiter ces déchets, le ministère de l’Environnement a donc officiellement lancé hier le projet «Ecobox – Méi laang genéissen» (traduisible par «Ecobox – en profiter plus longtemps»). Le concept? Moyennant une consigne de 5 euros, le client d’un service de restauration (restaurant, point de vente à emporter, cantine…) reçoit une boîte en plastique dans laquelle il peut emporter son repas ou les restes.
«L’Ecobox vise deux objectifs», a expliqué la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg : «Réduire le gaspillage alimentaire, d’une part, et réduire les plastiques à usage unique, d’autre part, qui sont souvent utilisés dans la vente à emporter ou pour les doggy bags.» Un set de couverts «to-go» a également été conçu à cet effet, et sera lui vendu au prix de 10 euros.

Une boîte hermétique et micro-ondable
La boîte en plastique Ecobox, toute verte et parfaitement hermétique, existe actuellement en deux tailles (1 l ou 0,5 l) et peut servir à transporter des aliments tant solides que liquides. «Elle peut être mise au lave-vaisselle et au micro-ondes (sans couvercle), et est résistante aux températures de -20 °C à 100 °C», a détaillé Cheryl Klemens, de SuperDrecksKëscht, l’initiative gouvernementale en charge de la gestion des déchets, qui a développé le projet en coopération avec l’Horesca.
Après avoir été utilisée, l’Ecobox peut être restituée dans n’importe quel établissement participant à l’opération. Le client a alors la possibilité de se faire rembourser la consigne ou de recevoir un nouveau récipient.

Les élus vont-ils adopter la box eux-mêmes? Ça paraît bien parti ! (Photo : Franois Aussems)

Les élus vont-ils adopter la box eux-mêmes? Ça paraît bien parti ! (Photo : Franois Aussems)

Car la box ne peut être réutilisée qu’à condition d’avoir été lavée professionnellement. «Pour éviter tout risque sanitaire, les box ne peuvent pas être simplement remplies, elles doivent être remplacées par une Ecobox nettoyée de manière professionnelle», a précisé Cheryl Klemens. De fait, les partenaires doivent obligatoirement disposer d’un lave-vaisselle professionnel, a souligné le ministère. Si le plastique utilisé pour la fabrication de la boîte n’est pas issu du recyclage, les Ecobox défectueuses seront toutefois échangées par le restaurant contre de nouveaux récipients et reprises par le producteur pour être recyclées et permettre la fabrication de nouveaux produits.
«C’est une façon de faire de l’économie circulaire. Nous avons d’ailleurs choisi un partenaire allemand pour produire les boîtes, car ça n’aurait pas eu de sens d’aller plus loin», a signalé Carole Dieschbourg.

Réduire les déchets alimentaires de 50 %
Quelque 10 000 Ecobox sont actuellement disponibles. Aux restaurateurs de s’équiper en quantité suffisante (20 pièces minimum), moyennant une caution de 5 euros par récipient. L’initiative a déjà séduit six restaurants de la capitale, partenaires de l’opération (lire encadré).
Parmi eux, le Casa Fabiana, situé rue de Bonnevoie et géré par Fabiana Bartolozzi. «Au Casa Fabiana, nous sommes sensibles à l’environnement : nous travaillons avec des produits frais, bios, tout est fait maison, et depuis le début, on essaie de produire le moins de déchets possible et de recycler au maximum. Nous avons un bac de compost pour les pelures et les restes de la salle, qui est vidé deux fois par semaine et collecté par la Ville pour produire de l’énergie», a indiqué la patronne.
«En tant que restaurateurs, on est donc très contents de ce projet Ecobox, parce que de plus en plus de personnes viennent chercher des plats à emporter. Nous utilisions du carton qui peut être recyclé et des pots de confiture pour la soupe, mais là, l’emballage est réutilisable, plus sûr et plus joli», a déclaré, enthousiaste, Fabiana Bartolozzi.
Le projet Ecobox entre dans le cadre du nouveau plan national de gestion des déchets et des ressources (PNGDR), qui devrait être adopté sous peu par le Conseil de gouvernement. «Notre objectif est de réduire les déchets alimentaires d’au moins 50 % d’ici 2022» a rappelé la ministre.

Tatiana Salvan

Six restaurants proposent déjà la box

• Gourmandises permises
(15 place François-Joseph-Dargent)
• Glow
(2 rue Xavier-de-Feller)
• Flowers Kitchen
(7 rue Glesener)
• Beet
(32 place Guillaume-II)
• Oak
(43 rue Goethe)
• Casa Fabiana
(3 rue de Bonnevoie)

Les entreprises intéressées par le projet Ecobox (restaurateurs, cantines, maisons relais…) peuvent demander des informations complémentaires en écrivant à info@ecobox.lu