À l’occasion du bicentenaire de la naissance de Karl Marx, d’aucuns se préoccupent des théories politiques du philosophe originaire de notre Grande Région.
En tout cas, Marx n’est pas le père de la théorie de la révolution. Ce mérite dans la démarche de la science politique marxiste incombe plutôt à Lénine qui définissait dans son livre Que faire ? les critères de la situation révolutionnaire de la façon suivante : la situation révolutionnaire s’engage lorsque «ceux d’en haut ne savent plus comment gouverner et ceux d’en bas – vu la misère et la précarité de leur existence – se soulèvent».
En tout cas, la situation révolutionnaire se traduit par une crise grave de l’État et de ses institutions.
C’était le cas au Luxembourg les 9 et 10 janvier 1919, lorsque le gouvernement était absent de la capitale et de la Chambre et lorsque les manifestants proclamaient la République sur la place Guillaume-II (Knuedler).
Ce mouvement luxembourgeois des Conseils d’ouvriers, des paysans, des soldats se déroulait peu de temps après la révolution bolchévique en Russie et presque simultanément, avec des développements semblables, à Berlin et à Munich.
Le journaliste allemand Volker Weidermann analyse les événements de novembre 1918 à Munich dans son livre Träumer, Als die Dichter die Macht übernahmen (ISBN 978-3-462-04714-1). Rappelons qu’une compatriote luxembourgeoise, Alice Welter (décédée le 17.11.1918 à Schwabing), fille du ministre Dr Michel Welter, participait aux premiers rangs à ce mouvement.
Jean Rhein