La Jeunesse Canach a plié à une minute de la fin du temps réglementaire après n’avoir raté que 60 secondes de sa demi-finale, en début de seconde période qui ont suffi à Antonio Luisi pour lui planter deux buts.
Pour tous ceux qui sont nés en un temps où la finale de la Coupe du Luxembourg opposait chaque fin du mois de mai, au stade Josy-Barthel, une équipe X à une équipe Y, le hasard se chargeant de renouveler chaque année le programme, il va falloir patienter encore un an de plus : comme quasiment chaque saison depuis 2010, il y aura une équipe X (le F91 en l’occurrence) et… Differdange.
Et oui, encore une saison à se farcir du FCD03! Ce sera la cinquième en six ans. Alors oui, c’est pour l’instant encore moins bien que les sept finales en huit ans des Red Boys époque années 20, mais c’est désormais aussi bien que la Jeunesse de la fin des années 90. Differdange, visiblement, adore écrire l’histoire, surtout quand elle se termine au stade Josy-Barthel.
Hier, ce nouveau chapitre de sa love story a été conçu dans la douleur mais c’est comme ça que les hommes de Marc Thomé aiment à faire les choses. Ainsi, pour la dixième fois de la saison (dont deux contre Canach en championnat), Differdange a remporté un match après que son adversaire a ouvert le score.
Et c’était mérité puisque le centre-tir d’Indenge mal repoussé par Weber et propulsé au fond par Ferro (0-1, 12 e ) aura constitué le point d’orgue des 45 premières minutes. Luisi, en contre, ayant oublié de centrer pour Er Rafik et Rodrigues bien placés (29 e ), et Jänisch, seul au deuxième poteau sur un centre de Franzoni, envoyant sa demi-volée au-dessus (45 e )…
Luisi, 60 secondes chrono
Canach, cependant, n’est pas lanterne rouge de Division nationale pour rien. Les sautes de concentration, fatalement, ça le connaît un peu.
Alors qu’on a repris depuis trois minutes en deuxième période, Er Rafik trouve enfin un décalage en lançant Luisi sur la profondeur. L’international reste calme et attend que se jettent successivement les deux défenseurs qui pensent l’empêcher de frapper, avant de mettre un joli plat du pied enveloppé dans le petit filet avec l’aide du poteau (1-1, 48 e ).
On n’a même pas à attendre une minute pour que Er Rafik, dans la surface, ait l’intelligence d’isoler son partenaire d’attaque côté droit. Celui-ci refait tourner son défenseur trois fois dans son slip d’un simple petit coup de rein et tire cette fois-ci tendu et décroisé (2-1, 49 e ).
En un temps normal, il n’y aurait plus à réfléchir mais il paraît que la Coupe a ses règles propres. Et Differdange aime trop cette épreuve pour ne pas suivre aveuglément ses lois non écrites, dont une qui dit que «ce n’est jamais fini». Puisque de toute façon, à la fin, c’est le FCD03 qui gagne, il peut bien faire quelques concessions au suspense.
Et moins d’une minute après avoir pris l’avantage, son axe central connaît un gros trou d’air sur un plat du pied d’Indenge à destination de Borgniet, qui trompe Weber en force (2-2, 50 e ).
Et puis avouons-le, il y a eu l’ombre d’un doute, à la 70 e minute, quand Rodrigues a dû se sacrifier en tant que dernier défenseur pour accrocher Ferro à la limite de la surface de réparation, laissant ses équipiers à dix.
Mais l’angoisse de la prolongation, l’angoisse de ne pas voir la finale et peut-être même, allez savoir, de ne pas soulever le trophée pour une fois, décuple les forces de ces gars-là. Méligner, rentré à la pause et qui avait déjà donné la victoire l’an passé, en demies, contre la Jeunesse (0-2), va se remettre sur son pied droit et déclencher de 25 mètres alors qu’on joue la 89 e minute. Siebenaler, qui traîne dans le coin, coupe au premier pour faire semblant de reprendre et Moreira s’y laisse prendre (3-2).
C’est reparti pour le Barthel…
Julien Mollereau