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Manuel Valls pour un islam « français ou européen », coupé de ses pays d’origine


L'ancien premier ministre français veut que la formation et l'organisation de l'islam soient coupées des pays d'origine (Photo d'archives : AFP).

L’ancien Premier ministre Manuel Valls a prôné lundi la réorganisation d’un islam « français ou européen » qui coupe ses liens avec ses pays d’origine, alors que le plan du président Emmanuel Macron pour réorganiser l’islam de France se fait attendre.

« Il faut construire un islam français ou européen, et il faut couper tous les liens avec les pays tiers, même les pays d’Afrique, même l’Algérie, la Tunisie, le Maroc », a plaidé le député, ancien socialiste qui a rejoint le parti présidentiel La République en Marche. « Demander aux Algériens, aux Marocains, au moment du mois de ramadan qui commence cette semaine, de nous envoyer des imams, ça ne va pas », a-t-il expliqué lors d’un déjeuner organisé par une organisation patronale.

Rompre avec les idéologies externes

Manuel Valls a suggéré de « rompre avec l’idéologie wahhabite notamment, au-delà du problème géopolitique de l’Arabie saoudite » et de « former des imams français, et que ça ne soit pas l’ex-UOIF (devenue Musulmans de France) qui les forme ». L’ancienne Union des organisations islamiques de France gravite dans la sphère d’influence des Frères musulmans.

L’ancien responsable socialiste a enfin souligné qu’il restait « une bataille fondamentale, frontale » à mener « au sein de l’islam ». « Si on veut qu’il y ait un islam français respectueux (…) de la République, de l’Etat de droit, de l’égalité femme-homme, de la liberté de se convertir, de la liberté de croire ou de ne pas croire, c’est au sein de l’islam. Il faut aider ceux qui combattent les Frères musulmans, qui combattent les salafistes. Et il faut désigner les ennemis », a-t-il préconisé.

Emmanuel Macron a promis de réorganiser l’ « islam de France ». Le Conseil français du culte musulman (CFCM), instance élue émanant des mosquées depuis 2003, est jugé largement inefficace pour répondre aux défis de la formation des imams et à l’urgence d’un contre-discours face à la radicalisation jihadiste, dans un pays frappé par une série d’attentats depuis 2015.

AFP.